Pertinent, mordant voire même provocateur, « Les Jeux de l'amour et de la guerre » séduit par son discours totalement à contre-courant des « films de guerre » habituels, osant nous présenter un héros lâche et fier de l'être (James Garner, impeccable), qui plus est entouré par plusieurs personnages complètement à côté de la plaque, où les excellents Melvyn Douglas et James Coburn se taillent une part non négligeable. Les scènes réussies sont de ce fait nombreuses, l'intelligence des situations et la roublardise du scénario nous amenant régulièrement vers des chemins très intéressants où le courage et le patriotisme n'ont clairement pas leur place.
Mais alors pourquoi "seulement" sept étoiles ? Et bien parce que malgré toutes ces qualités très appréciables, il manque d'un réel souffle de folie dans une œuvre qui, sur la forme, reste finalement assez sage, au point que l'on se prend à rêver de ce qu'un Joseph Mankiewicz ou d'un Blake Edwards auraient pu faire d'une telle mine d'or. En conséquent, si mon plaisir a été réel et mon esprit mis à contribution de façon intelligente et originale, je ne peux m'empêcher d'être légèrement frustré par une histoire qui aurait pu être mémorable dans des mains plus expertes. Que cela ne vous empêche toutefois pas de découvrir ce film surprenant, qui nous révélait au passage (quelques semaines avant « Mary Poppins ») la beauté et le talent de Julie Andrews. Appréciable.