Cigarettes Kramer ?

La marine Britannique traverse une très mauvaise passe. Lou Kramer, un chef d’un groupe de terroristes, menace de faire exploser deux plateformes pétrolières s’il ne reçoit pas une rançon dans un délai demandé. Ces plateformes sont indispensables pour satisfaire les besoins quotidiens du Royaume-Uni. Leurs pertes provoquaient un gouffre financier sans précédent. Mais il est hors de question pour la marine de verser la rançon aux terroristes. N’ayant pas trop le choix et disposant d’un temps très limité, la marine fait appel à un commando spécialisé en opération militaire dirigé et formé par Rufus Excalibur ffolkes, un maitre en stratégie militaire navale. Ce dernier accepte d’aider les supérieurs faisant face à ce conflit et d’y mettre fin en échafaudant un plan pour s’emparer de la télécommande permettant d’activer les bombes tout en distrayant le chef des terroristes sans qu’il se doute de quelque chose. Mais l’intelligence et la méfiance de Lou Kramer ne vont pas faciliter la tâche à Rufus malgré son grand savoir et ses compétences en négociation stratégique.

Connu à l'époque pour interpréter le plus grand agent secret britannique du cinéma, Roger Moore change de statut d'espion séducteur en chef commando barbu intelligent, antipathique et misogyne en avouant un amour démesuré pour les chats. Ce dernier prête bien ses traits pour représenter un personnage assez curieux, autoritaire et très strict avec élégance et charisme. Avec une bouteille de scotch toujours à portée de mains et la pratique de la broderie, Roger Moore est bien converti en leader d’un commando ayant le pied marin. Et il a l’air de bien s’amuser. Celui-ci retrouve David Hedison ayant joué le rôle de Félix Leiter dans Vivre et laisser mourir, de même pour George Baker dans Moonraker. Ces derniers sont deux acteurs qui peuvent faire appel à leurs expériences pour animer des personnages dans leurs plus grands sérieux. Anthony Perkins assure efficacement en tant que chef d’un groupe terroriste perspicace et à le prendre très au sérieux. Ce dernier anime de toute manière un personnage dont on voit très bien qu’il serait difficile de le piéger. Et surtout qu’il n’a pas l’air de plaisanter sur ses intentions.

Le film est majoritairement bourré de scènes de dialogues qui peuvent émettre une certaine monotonie assez lassante à supporter. Cependant, le scénario est écrit avec une certaine réflexion bien appliquée où rien de prévu ne se déroule généralement pas. Une menace à prendre en compte, une rançon à remettre pour tout arrêter, deux actions simples à comprendre sans qu’elles soient vite expédiées dans un film. Le scénariste a su compléter l’histoire du long-métrage par une série de dialogues et de situations logiques dans le déroulement de l’opération pour le visionner pendant toute la durée du film en gardant le même état d’esprit (pas d’ennui, pas d’endormissement). Régler un conflit de terroriste n’est jamais évident à gérer avec la politique et l’armée. On ne peut pas s’attaquer à un terroriste qui menace de faire exploser des plateformes pétrolières n’importe comment, on doit prendre en compte les recommandations du terroriste et le gouvernement doit élaborer un plan pour y mettre à terme. C’est justement ce que le film met à l’évidence avec une réalisation technique et une mise en scène standard. Roger Moore et Anthony Perkins mènent adroitement une confrontation où l'intelligence et la manipulation se concordent à merveille. Une confrontation qui entraine des actions menant à d’autres actions plus imprévisibles que les précédents jusqu’à la fin du film.

Un simple classique qui n’est certes pas un film d’action comme on espérait le voir mais j’ai été agréablement surpris par le déroulement de l’opération assez influente pour le suivre d’un regard attentif. On peut reprocher le film d’une lenteur qui retarde assez tardivement l’opération militaire mais le long-métrage est alimenté par une nostalgie assez prenante pour éviter d’avoir les yeux fermés. 7/10    

Les terroristes n'ont pas les idées claires

R.I.P Roger Moore