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Le film “Pierre Richard” est un genre à part entière : il a ses formes, ses récurrences, ses forces et ses faiblesses bien entendu, des couleurs, un tempo, un ton qui appartiennent à son auteur / acteur de toute évidence. Et Les malheurs d’Alfred, comme d’autres (Je ne sais rien mais je dirai tout, Le distrait, etc.) en est la parfaite illustration.


Alliant à la fois le comique slapstick, tarte à la crème, un humour physique et très visuel donc et un humour plus poétique, tendre, romantique, mais capable de mordant ironique, osant même la critique politique à l’occasion, ses thématiques se rassemblent autour d’un personnage, toujours le même, un malchanceux, un étourdi, quelqu’un qui vit dans son propre monde, un rêveur, maladroit et utopiste, un clown peut-être ici plus triste qu’à l’habitude. Car dans ses malheurs, il se rend compte que cette déveine lui rend la vie impossible, misérable.


C’est un personnage qui trouvera chez des auteurs plus rigoureux, comme Francis Veber par exemple, des situations et des dialogues bien plus percutants. Toutefois, Pierre Richard sait s’entourer de belles plumes et d’esprit on ne peut plus innovants, notamment Roland Topor, un type que beaucoup considèrent comme génial, et je ne suis pas loin de penser comme eux, même s’il me semble ne pas le connaître suffisamment.


Sous l’égide affectueuse et rieuse d’Yves Robert qui joue un petit rôle en forme de clin d’oeil paternel, la réalisation de Pierre Richard reste plutôt neutre. Académique, sans bavure non plus. Le générique est comme souvent dans ses films une oeuvre comique en soi. Avec des animations amusantes et une musique de Vladimir Cosma pleine d’entrain, le générique semble pouvoir donner un bon rythme et son envol au film.


De très bons acteurs viennent proposer quelques jolis numéros. Un Paul Le Person par exemple fait des merveilles. Paul Préboist par quelques apparitions répétées est une sorte de gimmick à lui tout seul fort plaisant. Quant à Pierre Mondy, il est tout bonnement génial, comme d’habitude, en animateur cynique, menteur, obséquieux ou exécrable selon à qui il s’adresse, bien entendu. Il a un beau rôle de salop. Ce type est un très grand, un régal de comédien.


Quelques gags par-ci, quelques idées par là font malgré tout vivre le film, certes, mais malheureusement, il faut bien avouer que cette vie est par moments bien pâlichonne. Ce n’est pas qu’on s’ennuie, mais la finesse n’est pas toujours au rendez-vous et le scénario s’alourdit, dès lors on a le sentiment que la comédie s’assoupit, que le rythme devient erratique. Parfois cet humour visuel et physique me laisse au mieux indifférent.


Reste que ses multiples diffusions télé dans ma jeunesse ont dû forger un lien affectif particulier, insubmersible qui fait que j’aime ce film : la séquence au commissariat, les scènes de tests ou bien les effets du poison sur Pierre Mondy sont des moments que j’aime toujours autant.


Au final, aujourd’hui je balance entre rires francs et légers bâillements. Ce déséquilibre incompréhensible me fait dire que le film est moyen en somme.


Captures et trombi

Alligator
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le 28 févr. 2017

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Alligator

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