Ce cinquantième film d'Hitchcock, qui commence en comédie sentimentale peut-être un peu longuette (même si la raideur de Tippi Hedren est passionnante !), avant d'inventer grâce à des effets spéciaux novateurs un fantastique alors inédit à l'écran, a marqué définitivement notre culture cinématographique, même si ses rejetons (disons du film catastrophe apocalyptique au film de terreur animalière) sont pour le moins bâtards et honteux.
"Les Oiseaux" contient également (au moins) une scène exemplaire, paradigme de l'Art hitchcockien, celle où Tippi Hedren attend sur un banc devant l'école : on voit bien combien il s'agit moins pour Hitchcock de raconter une histoire effrayante que de creuser la situation cinématographique fondamentale clivant le champ du visible en "ce que le héros voit"/ "ce que le spectateur voit".
A noter aussi la fin, qui a pu sembler à l'époque inachevée, est intelligente et courageuse. [Critique écrite en 2002]