De la minutie géniale d'une mise en scène taillée comme une pièce d'orfèvre, doublée d'un rythme parfaitement maîtrisé, le maître du suspense parvient à tremper le spectateur comme l'ornithologue le plus sceptique dans l'angoisse la plus vivace.
Outre les dialogues un peu mornes et sans grande efficacité (vu en VO), la caméra, elle, tantôt coince les protagonistes piégés par les charognes affolées, tantôt s'éloigne et aère l'espace de jeu de Rod Taylor et Tippi Hedren - pour ne citer qu'eux dans leur plus grande splendeur - en taillant sur la longueur un esthétique très plaisant. (J'évoquerai au passage la scène de Lydia Brenner (Jessica Tandy) chez son voisin Dan Fawcett, très bien amenée, très bien filmée)
Les Oiseaux a aussi ceci d'appréciable qu'il captive avec maestria par son réalisme et son intrigue à base de volatiles assassins, intrigante pour le coup. Il n'est pas le plus intense de la collection Hitchcock, mais il est un digne représentant du cinéma d'épouvante, et c'est sûrement grâce à sa sobriété aussi. Du culte à picorer jusqu'au bout des prises...de bec.