C'est vrai qu'il sont au fond bien modestes ces « Petits ruisseaux », et c'est finalement peut-être cela son point fort. A aucun moment on ne ressent ainsi un quelconque agacement, une quelconque antipathie pour le film de Pascal Rabaté, et ce malgré il est vrai une sérieuse baisse de régime dans le dernier tiers. Loin d'être ainsi méprisant vis-à-vis du monde rural ou de se complaire dans la caricature grasse, ce dernier sait au contraire nous offrir une vision assez sensible de la vieillesse, sans banalité ni pathos, mais a surtout su créer un univers, humble et chaleureux, jolie transcription de la bande-dessinée dont il est lui-même l'auteur. Alors après bien sur que tout n'est pas égal et que certains moments peuvent apparaître un peu fades comparés à d'autres, mais ils sont suffisamment peu nombreux et courts pour que l'on puisse toujours garder un certain attachement à l'ensemble, l'émouvante prestation de Daniel Prévost n'étant pas non plus étrangère à cette agréable sensation... Rien d'extraordinaire donc, mais un joli film, simple et sensible : du cinéma français comme on l'aime.