Je suis tombé dessus par hasard sur le catalogue de la Cinétek, et quelle surprise ! J'aime beaucoup comment l'attente est représentée par la mise en scène. Il s'agit de l'attente de la mort. Nous nous doutons bien qu'il n'y aura pas d'échappatoire pour nos personnages et pourtant l'attente crée un certain sentiment de malaise dans ce contexte de méfiance. Ce sont des longs plans-séquences mobiles évoluant de personnage à personnage dans ce décor clos qui contribuent à cette ambiance pesante. D’autre part des plans circulaires, lors d’interrogatoires par exemple, symbolise la surveillance et l’autorité.
Finalement tout le monde suspecte tout le monde et c’est le groupe dans son ensemble qui est filmé. Dans une ronde macabre on passe d’un personnage à un autre, parfois dans le même plan. Et pourtant leur destin est scellé. J’ai par ailleurs lu que le film faisait écho à l’insurrection de Budapest survenue en 1956 contre l’URSS. Une film historique qui est donc aussi politique.