Les Sentiers de la gloire par Semyaza
Les Sentiers de la Gloire est un film d'actualité en ce centenaire de la Première Guerre Mondiale. Une guerre particulièrement atroce avec ses tranchées et ses escarmouches coûtant la vies à des milliers de soldats pour le contrôle de quelques dizaines de mètres, dont Kubrick retranscrit avec brio toute la vacuité lors de la scène de l'assaut sur la position d'Anthill. On y voit les hommes s'élancer dans le no man's land, à la merci de l'artillerie ennemie lors d'une attaque se présentant dès l'abord comme complètement désespérée. La réalisation de cette séquence est irréprochable, l'absurdité de cette tentative parfaitement rendue par un Kubrick en grande forme.
Mais lorsque certains refusent de sortir des tranchées pour aller périr en vain au champs d'honneur ainsi que le leur ordonne leur supérieur, c'est la Cour martiale qui se charge de juger ces hommes pour leur lâcheté afin de faire un exemple pour les troupes. La grande force du film, et qui en constitue l'essentiel du propos, ne réside ainsi pas dans les batailles ou dans la vie dans les tranchées, mais dans le traitement de l'aspect politique et social de la guerre. L'horreur ne se cantonne pas au champs de bataille, mais s'invite aussi dans des États majors plus soucieux de l'image de leur armée dans les médias et des promotions des officiers que de la survie des troupes.