Kirk Douglas est de cette espèce rare d'acteurs qui allant au devant des films en était à l'origine.
Entre les sentiers de la Gloire et Spartacus, il s'offre ici son plus beau rôle, de viking bestial aux appétits sans limites affreusement défiguré par les serres d'un aigle, bondissant de conquêtes en conquêtes jusqu'à ce qu'il trébuche sur un amour blessé.
La fresque folklorique et grandiose dépeint avec force scènes de bravoure l' affrontement des perfides anglais à de truculents vikings, elle est transcendée par une histoire d'Abel et Caïn où notre diable de Kirk/Einar goûte à l' amertume et la frustration par la faute de Tony Curtis, le Bel Erik pas manchot avec les femmes lui...
Cela viole, pille, castagne et se chicane dans un superbe technicolor, avec une profondeur de champ incroyable, et les acteurs s'en donnent à cœur joie. Borgnine tonitrue comme personne, Janet Leigh minaude, Skakespeare avec naturel, tandis que Frank Thring suinte de sa mauvaiseté huileuse comme si sa vie en dépendait. Sans oublier ces bougresses de femmes vikings bien appétissantes avec ou sans couettes....
La scène de l' affrontement final tourbillonne mêlant décor vertigineux du sommet du fort La Latte et dialogues tragiques, combats acrobatiques et violence des sentiments, en une merveilleuse alchimie, quintessence de l' Art à la Fleischer. Kirk de feu et de glace nous fait frémir et nous émeut in extremis.
ODIN! OOOOOODDDDDIN! Je veux désormais mourir une épée à la main, car je suis un viking!