Résumé
Un scénario lacunaire, bien loin d'être à la hauteur de l'animation très réussie.
Détails
Le titre n'est pas trompeur, malheureusement pourrait-on dire. L'essentiel du film se consacre donc à cette quête de poulet. Avec comme prétexte le souvenir paternel et une mère voulant s'excuser d'avoir accusé à tort sa fille Linda de menteuse. Rien de très prenant certes, mais la qualité de l'animation et le contexte du récit laisse entrevoir la possibilité pour passer un peu plus d'une heure avec plaisir.
En effet, Linda vit dans ce qui s'apparente à un quartier populaire, et la grève balise sa journée. Grève suffisamment suivie pour que la quête d'un poulet soit digne d'une épreuve de la plus haute difficulté. Avec en surplus un flic idiot qui colle aux basques de Linda et sa mère suite à une péripétie qui fera office de point le plus palpitant du film...
Et c'est bien triste étant donné le potentiel du film. La grève est en arrière plan continu du récit mais aucun dialogue ne permet vraiment d'en faire un sujet majeur. On se contentera de pancartes et de slogans à la limite du ridicule. Il en est de même pour la police. Ils sont ridiculisés presque gratuitement, sans que l'on sache pourquoi. Venant donner du grain à moudre aux conservateurs qui y verront une attaque à la fois injustifiée et faible. Et il faudrait être hypocrite pour ne pas reconnaitre qu'il y a de ça.
Je n'arrive pas à croire qu'il soit possible de rater à ce point la ridiculisation d'un corps de métier pourtant si doué pour se faire détester.
Au lieu de ça, on aura droit à des scènes presque aussi lourdes que les musiques du film, et où l'on se demande pourquoi aborder la grève, la police et les quartiers populaires si c'est pour le faire aussi mal.
Car c'est sans doute ici le plus dommageable. Je ne pense pas que les réalisateurices de Linda veut du poulet soient d'horribles réacs, bien au contraire, mais iels parviennent à manquer totalement de pertinence dans les thématiques traitées. Même la question de la mort du père n'est pas un sujet bien maitrisé au final. Et quant à la question de la souffrance animale ? Absolument aucune mention. Et il est difficile de plaider la maladresse dans ce cas tant le poulet prend une place centrale.
Grosse déception.
3,5/10