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Un film pour la Saint Valentin (à la découverte du cinéma d'Edmond Pang)- [Hors-série#9]

Si vous ne savez pas quel film regarder avec votre chéri(e) pour la saint-valentin, si vous n'avez pas encore choisi ou que vous êtes à la recherche de quelque chose d'à part, de simple et d'innovant, qui ne soit ni l'éternelle téléfilm avec Patrick Swayze, ni même, à l'opposé, la sublime (mais tellement déprimante) trilogie de Richard Linkleter, je vous recommande Love in the Puff de Pang Ho-cheung, aussi connu sous le nom d'Edmond Pang, comédie romantique (dramatique?) hongkongaise qui a fortement marché au box office chinois.
Love in the puff, c'est l'histoire d'un homme et d'une femme qui se rencontre autour d'un cendrier public tandis que le gouvernement met en exécution l'équivalent de la loi évin en chine et qui interdit le tabagisme dans les établissements public et privé. L'interdiction sévit également dans la rue, tandis que des espaces "fumeurs" sont aménagés ici et là, au détour de certaines rues, devenant de véritable rassemblement de fumeurs, ce phénomènes communautaires devant un véritable phénomène d'ampleur connu aujourd'hui sous le terme de "hot pot pack". Lui, c'est Jimmy, un jeune cadre dynamique dans une boîte de communication et qui palpe pas mal d'argent. Elle, c'est Chérie, un peu plus âgée (c'est son obsession), qui travail littéralement à Séphora comme vendeuse.
Différence d'âge et de classe, les deux "hot pot Friends" vont apprendre à se connaître et partager un maximum de temps ensemble durant une courte période, les jours étant compté à l'écran, comme une émulation de reportage télévisé, et ils se comptent sur les doigts d'une main.


Alors oui, je vous vois venir: qu'a Love in the puff de si extraordinaire que je me permet ici de vous en faire la recommandation?
Eh bien, pour être franc, pas grand chose, le film accumulant même certains problèmes de récit inhérent à ce genre de film, comme par exemple le long passage d'échange téléphonique par texto interposé ou bien le style faux-documentaire qui vient régulièrement ponctuer le scénario de séquence absolument anecdotique sans lesquelles, d'ailleurs, certains personnages secondaires n'existeraient pas.
Et puis, peu à peu, le charme opère: on entre dans un rythme très particuliers, on découvre les personnages et leur ville, on rie, on s'attendrie, on se retrouve bercer par le rythme des échanges et l'intelligence d'une mise-en-scène qui a su mettre de côté les esbroufes formelles pour se concentrer sur l'essentiel: les acteurs. Pas de tremblements, pas de surimpressions. Lorsque les personnages s'échangent un texto, par exemple, c'est un gros plan sur le téléphone et non une incrustation à l'image. Parfois, la mise-en-scène emprunte à d'autres références du genre (Before sunrise justement, et son travelling arrière qui ne semble jamais finir) sans jamais en faire une utilisation systématique, irraisonnée.

Difficile d'expliquer en quoi le film finit par emporter mon adhésion mais à chaque fois qu'il est question d'un cliché scnaristique ou de mise-en-scène, le film semble faire un pas de côté pour se concentrer sur autre chose.
Entre les obsessions cachées et les révélations post-générique, le film propose une véritable cartographie du flirt, dont, d'ailleurs, aucun baiser ne vient sceller le destin. Le film essaie (et réussi) à capturer cet état du couple, lorsqu'il n'existe pas encore, lorsqu'il n'est qu'un potentiel, un "kif" puéril et pourtant si marquant.
Love in the puff est une véritable madeleine de Proust pour tous les amoureux en pertes de repères, pour tous les cinéphiles blasé par l'absence de passion.
Evidemment, si vous n'avez pas vu Don't go breaking my heart de Johnnie To, sortie 2 ans après et véritable chef d'oeuvre du genre, je ne peux que vous le recommander en priorité.
D'ailleurs, plutôt que de regarder l'horrible Don't go breaking my heart 2, suite "obligé" par le succés public et critique du premier, préférait lui Love in the Puff; avec lequel Don't go breaking my heart 2 partage la sublime Miriam Yeung comme interprête principale.
Enfin, sachez qu'il existe deux suite à Love in the puff (Love in the buf et Love off the cuff) que je n'ai pas encore visionné et dont je vous donnerais des nouvelles très prochainement.
Pour ma part, j'ai découvert ce film, inédit chez nous, en m'interrogeant sur un autre film, invisible chez nous également, qui à éclipsé l'énorme production de John Woo (The Crossing) au box office Chinois. Il s'agissait de Tender Woman, du même réalisateur que Love in the puff donc, et qui a tout dévasté sur son passage dans les salle obscures chinoise. Autant Love in the puff, qui semble constituer la première pierre de son édifice filmographique, a été assez facile a trouvé (merci an fan trad de la communauté asia choc) autant Tender Woman (connu aussi sous le titre de Woman who flirt) est introuvable même avec les sous titre anglais.
Ah oui, et pour finir autour de la découverte de ce cinéaste chinois qui est également scénariste et qui fut acteur jusqu'en 2012 (ainsi qu'auteur d'un roman: Full time killer!), voici le pitch de ses premiers films, tous inédit et introuvable:
You shoot, i shoot, histoire d'un tueur à gage qui engage un aspirant cinéaste pour filmer ses contrats à la demande de certains client;
Men Suddenly in Black avec Eric Tsang et Tony Leung Ka-Fai sur quatre hommes qui aspirent, le temps d'un weekend sans leur femme, à aller voir les prostitués avant que leur femme ne les rattrapent (le film aura d'ailleurs une suite où les rôles s'inverseront)
Beyond our ken sur une jeune femme qui découvre que son ancien petit ami à crée un site internet avec des photos d'elle nu,
A.V., sur quatre universitaires qui désirent réaliser un film porno en faisant une demande de subvention à l'état, sorte de Péril jeune corrosif dans le Hongkong post-récession.
Isabella, avec Anthony Wong, sur un officier de police à Macau qui découvre tardivement qu'il a une fille;
et surtout l'intriguant Exodus, avec Simon Yam (décidément) dans lequel un inspecteur de police, je cite: "se met à enquêter sur un possible complot de la gente féminine à vouloir éradiquer la race masculine..."
Décidément, tout un programme.


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le 13 févr. 2018

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