Premier film parlant de Fritz Lang, génial réalisateur de Metropolis, M le maudit constitue un film précurseur sur de nombreux domaines, notamment du film noir.
Si les scènes muettes restent encore nombreuses, le film est tout à fait regardable par un public très large, et il a d'ailleurs très bien vieilli. Exemple : le montage parallèle qui intervient pour montrer les efforts de la police pour trouver l'assassin rappelle n'importe quel thriller des années 2000, de même que la séquence qui montre en même temps les concertations de la police et celles de la pègre
Le film va prendre dans la partie finale des allures de drame psychologiques et le discours poignant du tueur fait basculer le point de vue du spectateur :
Après m'être réjoui qu'un "institution" comme la pègre s'empare de l'affaire et capture M, cet être à l'ombre menaçante, j'en suis revenu à espérer qu'il ne lynche pas un individu malade, détruit et "maudit" et à me souvenir que personne n'a le droit de vie ou de mort sur qui que ce soit.
La leçon finale du film est d'autant plus saisissante qu'elle a pu paraître osée en 1931, soit à une époque où le public n'avait que faire de la psychologie d'un tueur ou du sort qu'on lui réservait.
Mention spéciale à la scène qui ouvre le procès de M, dans l'antre de la pègre, admirablement tournée, avec un panoramique horizontal sur des dizaines truands dont le silence appuie l'aspect théâtral