Malignant, la tumeur maligne du cinéma de genre.

Malignant, au premier abord, possède tous les atours du nanar. Une affiche promotionnelle un chouilla kitsch, une typo texturée à vomir et un gros spoil en prime… puisque l’affiche révèle le visage de Brad Dourif alors que ce dernier n’est dévoilé qu’à la toute fin du film.

Malignant est un petit film indépendant réalisé par Brian Avenet-Bradley (cherchez pas, il a réalisé que des bouses) et bien qu’il ne paie pas de mine, ça n’en est pas un nanar pour autant. Et oui ! Les apparences sont parfois trompeuses.

Ne parvenant pas à dépasser le décès de sa femme, Allex (avec deux L) noie son désespoir dans l’alcool. Un matin, après une soirée très arrosée, il se réveille et se découvre une énorme cicatrice sur le torse. Allex devient alors, malgré lui, la victime d’une expérimentation visant à le soigner de ses addictions, de manière peu conventionnelle. Le soigner est un bien grand mot puisque très vite, Allex réalise qu’une micro puce électronique est nichée dans la plaie et que cette dernière le pousse … à tuer.

Alléchant ce synopsis, n’est-il pas (oui, j’aime miauler avec classe) ? Chez Freddy, on adore les histoires d’expérimentations malsaines et les tueurs psychopathes alors, forcément, ce synopsis nous a mis l’eau à la gueule. Si le scénario est prometteur, quelques longueurs et lenteurs sont regrettables et empêchent le film de se propulser au rang de chef d’oeuvre du thriller psychologique ! Et ouais, rien que ça mes petites chattes ! De plus, le film regorge d’incohérences et de secrets à moitié révélés, rien de plus exaspérant et frustrant…

En ce qui concerne le casting du film… Gary Cairns décroche le premier rôle, celui d’Allex. Bien que sur papier le personnage semble intéressant, ce n’est malheureusement pas le cas sur bobine. Récemment veuf et pris en grippe par un psychopathe, Allex reste stoïque, voir insipide, alors qu’il devrait déborder de haine et de peine. Les seuls sentiments qu’il partage avec le spectateur sont évoqués lors de flashbacks et il s’agit de moments heureux ! C’est pourtant la situation actuelle d’Allex qui nous intéresse et notamment son alcoolisme. Très gros manque de profondeur dans le jeu d’acteur..

Brad Dourif (Chucky, Halloween II, Alien: Resurrection etc.) incarne un dangereux docteur psychopathe. Il s’agit d’un second rôle et pourtant… il vole, sans mal, la vedette à Allex. On ne découvre son visage qu’à trente minutes de la fin, loin d’être un problème, cela ajoute une couche supplémentaire de mystère au personnage. Le destin du docteur est cependant un peu trop vite expédié, bam, en une minute son sort est scellé. Bien que les motivations poussant le docteur à « traiter » ses patients aient été rapidement évoquées (il a été lui-aussi « traité » lors de l’enfance et son père était alcoolique), il aurait été profitable d’en dévoiler davantage. Petit manque de profondeur scénaristique.

Malignant m’a laissé assez confus, ce n’est ni un mauvais, ni un bon film. Le hic c’est que chaque point positif est amoindri par une note négative (de taille). Un scénario correct bien que parsemé d’incohérences, des personnages intéressants mais une narration trop lente… Ce qui empêche le film de passer dans la catégorie « mauvais » sont les trente dernières minutes du film : tout s’enchaîne à une vitesse folle et les mystères s’éclaircissent les uns après les autres. Mais bon, faut pas déconner, ce n’est pas suffisant et l’ensemble reste assez décevant…
Marlprout
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le 9 sept. 2014

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