Un biopic mineur pour un grand homme
Je passerai rapidement sur la triste circonstance de la sortie du film, à peine quelques jours après la mort de Nelson Mandela. Mais après tout, c’est un hommage qui tombe à pic et qui a en plus eu le soutien de Mandela lui-même. Un hommage qui avait, à priori, de quoi emballer la Terre entière : une grande histoire, un casting convaincant, un réalisateur britannique discret à la mise en scène classique pour s’éclipser derrière l’Homme.
Malheureusement, ce chemin vers la liberté ne m’aura convaincue que sur le papier. Dès les premières minutes, j’ai été déstabilisée par la mise en scène de Chadwick au rythme assez étrange, des scènes parfois trop longues, parfois trop rapides. On a du mal à suivre le fil de l’histoire jusqu’à lâcher prise et ne plus regarder que d’un œil cette reconstitution aux faux airs de téléfilm. Tout ça s’améliore sérieusement sur la fin, bien plus palpitante et intéressante mais il est déjà trop tard…
Au milieu cette déception, Idris Elba ne convainc lui aussi qu’à moitié. Malgré un charisme évident, cet acteur d’envergure n’a pourtant pas les épaules pour incarner Madiba, ne dégageant pas la même sympathie que le vrai (à ce jeu là, Morgan Freeman est largement gagnant). Les maquillages ratés pour vieillir l’acteur n’ont certainement pas aidé. Mais après tout, ce n’est que mon avis. Elba se retrouve nommé aux Golden Globes…
La carrure de Mandela étant finalement plutôt mal retranscrite, on s’intéresse davantage au personnage complexe de sa femme, Winnie Mandela, qui aurait pu bénéficier de plus de temps de présence à l’écran.
Pas de quoi crier au scandale ni au génie pour ce film plus que moyen. Mandela aurait mérité mieux mais je ne doute pas du fait qu’il aura le droit à de multiples documentaires et films très prochainement. Espérons que dans le lot, on trouvera quelque chose à sa hauteur.