Il ne faut jamais enterrer l’acteur has-been avant l’arrêt complet de sa carrière. C’est ce que semble vouloir nous dire la participation de Nicolas Cage dans Mandy, nouveau film de Panos Cosmatos. Ce dernier, fils de George P. Cosmatos le réalisateur de Rambo 2, n’a que deux films à son actif en comptant celui-ci. Deux OFNIs qui font de lui un réalisateur à surveiller.


Déjà dans Beyond the Black Rainbow son premier essai, Panos Cosmatos nous offrait un oeuvre particulière. La mise en scène millimétrée servait ce métrage original par son ambiance lourde et sombre, prenant lieu dans des décors futuristes. Ce film est lent et oppressant. À tel point qu’on est presque comme soulagé lorsque le générique apparaît. Un film éprouvant et marquant, c’est pour ça qu’il m’avait beaucoup plu.


Avec Mandy le réalisateur semble vouloir récidiver avec la même recette. La réalisation est aussi soignée, les plans lents, le grain de l’image parfait rappel la VHS des années 80 et les sublimes lumières évoquent Dario Argento (Suspiria, Inferno). Impossible aussi de passer outre la bande son écrasante de Jóhann Jóhannsson, parfois trop présente, mais qui se couple parfaitement avec les images.


Et alors que cette ambiance étouffante mais très bien réalisée commence à lasser, le film a la bonne idée de complètement vriller dans sa seconde moitié. C’est toujours aussi bien exécuté, mais Nicolas Cage part en roue libre complet, accompagné par un casting parfait pour l’occasion. Linus Roache connu des spectateurs de Vikings et Homeland est génial dans son rôle de prophète illuminé. Tous les acteurs sont ravis d’être là et s’éclatent dans ce film qui convoque autant Donjon & Dragon que les slashers cultes, Massacre à la Tronçonneuse en tête, ou encore Evil Dead tant le rôle de Nicolas Cage rappel Ash.


Au final, Mandy divisera fortement les spectateurs. Il y ceux qui rentreront dans le délire et passeront de l’effroi aux fous-rires, qui apprécieront les références à leurs films préférés sur VHS, dans un univers pourtant original. Et il y aura les autres qui quitteront surement la salle, ne voyant dans ce film de poseur qu’un ramassis de violence gratuite, de références mal placées avec un humour lourdingue. Mais pour savoir à qu’elle catégorie vous appartenez, il n’y a qu’une solution : allez le voir dès que vous en aurez l’occasion !


Critique à retrouver sur : https://whitelodge.fr/2018/06/10/mandy-2018-le-grand-retour-de-nicolas-cage/

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le 13 sept. 2018

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Barlbatrouk

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