MANY SAINTS OF NEWARK c'est le film préquel de la série culte LES SOPRANO. Un drame mafieu qui porte un regard sur le quotidien d'une famille de criminels.
Le contexte du film se place dans la fin des années 60 jusqu'au début des années 70. Une atmosphère particulière qui fonctionnait plutôt surtout dans sa première partie avec un travail des décors et des costumes qui font très réalistes. La photographie plutôt terne, grise le tout et donne un côté un peu viellot malgré une image très nette. On ressent que l'atmosphère est l'un des éléments les plus importants dans la construction de ce film.
Cela se ressent notamment dans la construction des scènes avec un accent plutôt important sur les dialogues et l'ossature des personnages qui ont chacun une personnalité forte. C'était déjà le cas sur la série et on le retrouve à nouveau.
Autre élément plutôt intéressant, la contextualisation de cette Amérique en transition culturelle et politique qui voit les mentalités se confronter et notamment le séparatisme racial que l'état conforte. On y voit des scènes de violences policières et certaines de révoltes amenant à du chaos. Mais on y voit aussi les remarques et rejets du quotidien entre chaque communauté qui sont le reflet de cette époque.
Si la filiation entre la série et le film est assumée, elle marque la limite du format. La série étant elle même davantage un récit immersif de la mafia qu'un véritable thriller. Le film sa calque sur cette volonté de fidélité mais apparaît du coup comme un long épisode de la série, peinant à nous offrir une intrigue principale. Une succession d'éléments s'enchaîne sans créer de liant mais conserve toutefois l'aspect très crû et direct de la série dans ses scènes de meurtres. La mise en scène se montre efficace et sans artifices afin d'en faire une métaphore du monde décrit.
Un film toutefois intéressant dans son rapport nostalgique à la serie mais qui pourrait laisser en retrait les non initiés.