Ainsi parlait un GRAND critique.

Je ne sais pour quelle raison il m'est venu à l'idée que je devais commencer mon exercice de la critique par ce film, dont le visionnage ne date pas d'hier, mais peu importe et pardonnez d'avance mes approximations. Sans doute parce-que c'est le dernier film qui m'ait vraiment marqué, il m'a semblé naturel de débuter avec lui.
En un mot, incroyable. S'il y a bien un thème qui n'est que très rarement abordé au cinéma, c'est bien celui des sectes et c'est ici merveilleusement mis en lumière, sans racolage ni voyeurisme, la pureté et la douceur de l'image est un parti prix esthétique audacieux qui permet de faire ressentir encore plus intensément la dureté du propos, l'horreur suggérée, le malaise ambiant qui en ressort. Comment l'on sort anéanti d'une expérience aussi violente. C'est un voile de pudeur qui couvre tout le film, le réalisateur maîtrise l'art du suspense comme rare le font.
Intelligents et pas manichéens, les acteurs sont formidables en particulier l'actrice principale qui porte littéralement le film sur son dos, Elizabeth Olsen, véritable bombe atomique, aussi détestable qu'attirante et magnétique, elle se joue de toutes nos émotions dans une langueur insolente.
Si l'on regrette quelques longueurs de ci de là, il n'y que peu de choses à reprocher à ce film, pas même l'inspiration évidente du réalisateur pour des cinéastes de talents comme Gus Van Sant ou le non moins talentueux Sam Mendes, notamment en ce qui concerne la place et l'importance des silences, le sens de la musique, du suspense.
Un petit joyeux made in America, qui nous prouve que son cinéma indépendant, qu'on croyait un peu essoufflé, se porte drôlement bien.