Initié par le couple Xavier Saint-Macary (qui avait déjà travaillé avec Alain Cavalier dans Le plein de super) - Isabelle Ho, en couple au moment du film et qui jouent en quelque sorte leurs propres rôles, Martin et Léa est un joli film, presque Rohmerien dans cette approche abstraite du couple.
C'est au départ une histoire plutôt étrange où la jeune femme vit avec une amie dans un appartement payé par un homme joué par Richard Bohringer, et qui veut qu'elles rencontrent d'autres hommes. Quant à Martin, c'est un manutentionnaire, aspirant à être baryton, qui va craquer pour Léa et qui, apprenant sa condition de vie, va se révolter contre son "souteneur".
Pour l'anecdote, on aperçoit rapidement François Berléand, dont c'est le premier rôle au cinéma.

Malgré ce que j'ai écrit plus haut, le sujet ne présente aucune trace de vulgarité, les corps sont souvent représentés comme des statues, avec un très beau regard sur les nus, et je dois dire que l'aspect fusionnel entre Isabelle Ho et Xavier Saint-Macary se voit et se ressent, et je pense qu'à travers eux, Alain Cavalier a voulu filmer le bonheur.
Ne cherchez pas une intrigue folle, ça reste souvent des tranches de vie, comme le montrent les fondus enchainés.

Par contre, la fin du film, où le couple fait l'amour mais avec uniquement les visages filmés et les râles de plaisir d'Isabelle Ho est magnifique, signe d'une véritable communion. D'ailleurs, la réalité rejoint la fiction car les dernières images du film montrent la jeune femme enceinte, nue, se passant de la crème sur le corps, et dont son homme la regarde avec une grande tendresse. Il faut raconter cette scène, qui dure quelques minutes, a été filmée par Cavalier (en 8mm, ce qui explique la qualité d'image à ce moment-là) quelques temps avant le tournage, afin que le couple puisse garder un beau souvenir de ce corps rebondi mais qui donnera une vie.

A part les scènes avec Bohringer, qui est pourtant bien, mais qui représente le caillou dans la chaussure, j'avoue avoir été séduit par ce film, au fond d'une grande pureté.
Boubakar
7
Écrit par

Créée

le 14 janv. 2015

Critique lue 1.2K fois

6 j'aime

Boubakar

Écrit par

Critique lue 1.2K fois

6

Du même critique

Total recall
Boubakar
7

Arnold Strong.

Longtemps attendues, les mémoires de Arnold Schwarzenegger laissent au bout du compte un sentiment mitigé. Sa vie nous est narrée, de son enfance dans un village modeste en Autriche, en passant par...

le 11 nov. 2012

44 j'aime

3

Massacre à la tronçonneuse
Boubakar
3

On tronçonne tout...

(Près de) cinquante ans après les évènements du premier Massacre à la tronçonneuse, des jeunes influenceurs reviennent dans la petite ville du Texas qui est désormais considérée comme fantôme afin de...

le 18 févr. 2022

42 j'aime

Dragon Ball Z : Battle of Gods
Boubakar
3

God save Goku.

Ce nouveau film est situé après la victoire contre Majin Buu, et peu avant la naissance de Pan (la précision a son importance), et met en scène le dieu de la destruction, Bils (proche de bière, en...

le 15 sept. 2013

42 j'aime

9