Retour de Neo. Trinity l'aime. Neo l'aime aussi, mais il doit affronter un Lambert Wilson en petite forme, aidé d'un Laurence Fishburn qui a pris un peu de poids, face à deux méchants tout de blanc et de ridicule vêtus. Pour traquer un petit chinois relou. Tout en collant quelques baffes au passage à un autre chinois relou, au nom stupide de Séraphin. Et rappelons l'apparition d'Hugo Weaving, convaincu qu'une moue de constipation fait de lui un méchant tout à fait convenable. Non, Hugo, ça passait dans le un, là, c'est too much.
Y'a des nanars qui ont au moins l'avantage de faire rire. Même pas, celui-là.
Après lecture d'une autre critique, je me rends compte que je devrais peut-être expliciter mon idée. C'est vrai, casser Matrix Reloaded relève souvent du hype, mais c'est tout aussi souvent le fruit d'une véritable déception : le premier Matrix relevait d'une histoire, certes rebattue, mais bien menée, qui présentait les bases qui furent reprises dans tous les films d'action par la suite. Le second Matrix, certes, propose des séquences très bien menées, mais ne parvient pas, dans son script, à insuffler le même souffle. Le parallèle analogique/numérique ne marche plus autant qu'avant. On ne sent plus ce délire purement cyberpunk : si les scénaristes avaient pris le temps de donner une cohérence dans le propos, plutôt que de tenter de drainer irrémédiablement l'intérêt du film vers le métaphysique bancal, sans doute aurait-on éviter ces longueurs et ces incertitudes dans l'histoire. Là, malheureusement, ce n'est pas le cas : et si l'histoire ne sauve pas le film, même les diaboliques idées de mise en scène des frères Wachowski ne relèvent plus le niveau.