Mayaille aille !

Le Studio 100 produit une troisième grande aventure pour Maya, issue de la nouvelle série télévisée Maya l’abeille, en image de synthèse. En France, ce nouvel opus ne passe pas par la case cinéma, et se contente d’une sortie en vidéo et en VOD.

En marge de sa médiocrité, le film est aussi mignon que les deux précédents et se repose toujours sur une atmosphère réconfortante. Les couleurs sont chatoyantes. L’animation est simple et confortable.

Si l'esthétique du film est appréciable, tous les autres aspects de la production s'avèrent terriblement ennuyeux, en raison de nombreux éléments réempruntés aux films précédents. On a le sentiment de revoir le même film pour la troisième fois. L’histoire est sommaire, voire tout à fait inconsistante. Les personnages manquent d’intérêt. Les dialogues sont encore plus mauvais qu’à l’accoutumée. L’action est facile. L’émotion ne prend pas. Tout est recyclé, sans nuance et sans le moindre esprit de créativité.

La dimension comédie musicale est un véritable flop. Les chansons sont un naufrage.

Malheureusement, le Studio 100 s’entête à nous servir toujours le même spectacle en rongeant la franchise jusqu’à la moelle, et en nous donnant le sentiment que le public visé, largement déconsidéré, devrait se contenter de ce sempiternel résultat. Si le premier opus était rafraîchissant, la répétition plonge l’univers de Maya l’abeille dans les abysses de la médiocrité. Techniquement parlant, le film n’est pas mauvais, mais l’absence d’évolution et de variété tout au long de cette série de films démontre une absence de créativité et d’intention consternante de l’équipe de production, ce qui renvoie ce troisième film au rang des œuvres marketing absolument dénué d’intérêt. Produire des suites pour produire des suites relève souvent de la bêtise mercantile, ce film l'illustre parfaitement. L'histoire du cinéma nous a d'ailleurs déjà prouvé qu'il s'agissait là d'un bien mauvais pari de la part des studios d'animation.

Seul l'esthétique minimaliste mais soignée de la production sauve le film de la note minimale.

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