Il m'a fallu pas mal de recul pour pouvoir me faire un avis sur cette Messe Noire qui, pour certains, reste le nec plus ultra de la série B horrifique du début des années 1980. Bardé d'humour noir, de scènes gore bien déjantées et de charges antimilitaristes, il fut réalisé par un artisan retourné depuis dans l'anonymat le plus total. Eric Weston (orthographié "Wetson" sur SC mais nous ne sommes plus à une bourde près, ici).

Messe Noire narre l'histoire de Stanley Coppersmith, une sorte de Carrie White au masculin engagé dans une rigide académie militaire où il est le souffre-douleur de tous ceux qui portent un uniforme, élèves comme enseignants. Sa revanche, il la trouve lors d'une punition. Consigné à dépoussiérer l'ancienne chapelle de l'académie, le jeune cadet découvre un vieux grimoire de sorcellerie datant de l'an de grâce 1540 qu'il utilise pour invoquer Satan et l'âme diabolique de l'un de ses disciples, Esteban, moine de son état. C'est par le biais de son ordinateur que Coppersmith va se livrer à des messes noires qui vont lui offrir quelques pouvoirs maléfiques dont il va férocement abuser lorsque ses camarades de classe vont torturer et assassiner son chiot...

Abordée au premier degré, l’œuvre déroute de par sa simplicité à raconter un récit déjà vu mille fois sur les écrans. Sauf qu'avec un certain recul, il finit par se distinguer sous forme d'implacable satire des mœurs militaires et des valeurs de l'église accentué par un montage sidérant d'humour noir, à l'image de cette tête tranchée qui voltige lors d'un flashback au Moyen-Âge pour se métamorphoser en ballon de foot lors d'un match au début des années 1980. Tout ça sans compter sur un dénouement d'une barbarie paroxystique où une horde de porcs forcenés attaquent les cadets rassemblés dans la chapelle de l'académie. De la folie furieuse particulièrement gore... et drôle.

Mené par un jeune Clint Howard (accessoirement frère cadet de Ron IRL) totalement halluciné, Messe Noire gagne à être indéniablement redécouvert.

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le 22 mai 2023

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