Et c’est reparti, notre James Bond, seul contre toute une armée coréenne en furie, arrive non seulement à décimer l’armée mais à tuer son chef (ou presque...). Cette façon de s’en tirer les doigts dans le nez depuis quelques épisodes m’exaspère au plus haut point. Je suis déprimé.
Les défauts de cet opus sont énormes et nombreux, et pourtant, j’y ai pris un plaisir assumé pour quelques raisons explicitées ci-dessous.
Commençons par le mauvais : les effets spéciaux.
Au lieu de servir subtilement le récit, ils prennent toute la place. Le cinéma découvre la puissance du numérique et l’exploite à outrance. C’est dommage. C’est une suite ininterrompue d’images qui se veulent extraordinaires dans des situations extravagantes. Alors c’est bien foutu, certes mais après...
On arrive au second point critique de ce film : le scénario. Nettement moins bien ficelé, il est écrit pour épater, style : « on va faire ce que personne n’a fait, la crédibilité on s’en fout, ça tient sur une feuille A4 (recto uniquement) mais ça va secouer grave, l’histoire est basique mais ce n’est pas ça que les spectateurs réclament en venant voir un James Bond, etc. ». Et bien détrompez-vous petits scénaristes à la manque. L’histoire nous manque.


Malgré tout, l’esprit Bondien survole ces points noirs. L’opposition feu/glace fonctionne très bien d’abord au niveau des pays choisis, de Cuba au pôle Nord, ensuite au niveau féminin, de Hale Berry la torride à Rosamund Pike la glaciale.
Ensuite l’option James seul contre tous, abandonné par le MI6, héros solitaire, est une trame qui souvent me ravit au cinéma. Ça monte en puissance au fur et à mesure que le film déroule ses maigres idées.
La BMW laisse de nouveau la place à la splendide Aston Martin et ce n’est pas pour nous déplaire, surtout pour ce nouveau côté invisibilité que je trouve formidablement bien réalisé (voici un exemple d’effet spécial utilisé à propos).
Certaines scènes sont marquantes à l’image de Halles Berry, vénus noire sortie des eaux, qui n’a rien à envier à Ursula Andress. Il fallait le faire et c’est très bien fait.
Et enfin, ce qui m’a le plus intéressé ce sont les décors. C’est un retour aux sources formidable que ces grands espaces construit en studio que l’on ne voyait plus guerre dans James Bond. Le palais de glace en est un exemple splendide. On retrouve l’esprit des décors immenses des années 70 et ça me fait largement plus d’effet que le plus improbable des effets spéciaux. Quant aux courses de voitures sur la glace, c’est juste magnifique. Ces bolides épatants en dérapages constants sur une surface blanche immaculée, ce sont de véritables images de cinéma.

Totor
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le 19 nov. 2011

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