On retient de Bruce Willis surtout ses gros films d'action comme la franchise Die Hard, ses premiers films après l'arrêt de la série Clair de lune sont souvent méconnus, et celui-ci en est un parfait exemple. L'ennui, c'est qu'il ne fait pas l'unanimité chez mes éclaireurs et récolte des notes plutôt basses. C'est sans doute dommage car il avait pas mal à offrir, mais Blake Edwards n'a pas su rendre son sujet suffisamment clair, on a un peu l'impression d'un joyeux fourre-tout.
Mon titre de critique fait bien évidemment allusion à Tom Mix, héros de ce film incarné par Bruce qui y rencontre le légendaire Wyatt Earp, l'action ayant lieu à la fin des années 20, pratiquement à la fin du muet. Le célèbre shérif qui joue un conseiller technique sur un film de Tom Mix, rencontre ce dernier et tous deux se retrouvent au milieu d'une affaire de meurtre. On ne sait donc pas par quel bout prendre ce film : polar humoristique ? comédie satirique ? je crois que c'est un mix des deux en fait.
Loin de sa maestria coutumière en matière de gags délirants, Blake Edwards choisit la voie de la nostalgie et une certaine mélancolie en recréant le vieil Hollywood au temps du muet où Tom Mix était une star de westerns, le justicier tout de blanc vêtu, fringant sur son beau cheval blanc. Certes, l'humour est là, assez savoureux par endroits, mais en demi-teinte, le réalisateur joue avec l'image du cinéma et ses stéréotypes, c'est surtout un hommage au cinéma d'antan sur lequel se greffe une intrigue policière à la manière d'un polar noir, qui semble assez confuse et qui manque de nervosité, rien n'est vraiment sérieux, et le film est jalonné de clins d'oeil cinématographiques. A cela s'ajoute une brillante reconstitution des années 20 et l'ambiance fièvreuse des Oscars.
Là où Blake Edwards a tapé fort, c'est sur l'establishment hollywoodien de cette époque, sur les grands patrons de studios qui fréquentaient sans vergogne les mafieux. Bruce Willis, qui avait déjà tourné sous la direction d'Edwards, l'amusante comédie Boire et déboires, incarne avec malice le fameux cowboy d'opérette, tandis que James Garner personnifie de belle façon un Wyatt Earp encore vert ; tous deux sont bien entourés par un bon casting, notamment Malcolm McDowell dans le rôle d'un patron de studio dont la caricature est poussée à fond. Au final, c'est un film qui présente des faiblesses mais qui a un charme fou grâce à tous ces éléments.
A noter : il est amusant de constater que James Garner avait déjà personnifié Wyatt Earp en 1967 dans Sept secondes en enfer de John Sturges.

Créée

le 6 nov. 2019

Critique lue 303 fois

17 j'aime

16 commentaires

Ugly

Écrit par

Critique lue 303 fois

17
16

D'autres avis sur Meurtre à Hollywood

Meurtre à Hollywood
Docteur_Jivago
6

Wild Wild West

Une année après Boire et Déboires, Blake Edwards retrouve Bruce Willis et tente avec Meurtre à Hollywood de mêler thriller au cœur de l'Hollywood du passage du cinéma muet à celui parlant et...

le 17 févr. 2020

14 j'aime

6

Meurtre à Hollywood
SnakePlissken
5

Un film d'une autre époque

Sorti en 1988, il s'agit de l'un des derniers films de Blake Edwards, le réalisateur de La Panthère Rose, Diamant sur Canapé, etc. Un film bien étrange à vrai dire. Bruce Willis joue un cowboy acteur...

le 28 mars 2011

5 j'aime

Meurtre à Hollywood
AMCHI
3

Critique de Meurtre à Hollywood par AMCHI

Meurtres à Hollywood est un film plutôt décevant malgré un formidable duo Bruce Willis et James Garner. Mais Blake Edwards hésite trop entre la comédie et un ton dramatique. Dommage il y avait tout...

le 27 avr. 2015

3 j'aime

Du même critique

Il était une fois dans l'Ouest
Ugly
10

Le western opéra

Les premiers westerns de Sergio Leone furent accueillis avec dédain par la critique, qualifiés de "spaghetti" par les Américains, et le pire c'est qu'ils se révélèrent des triomphes commerciaux...

Par

le 6 avr. 2018

121 j'aime

96

Le Bon, la Brute et le Truand
Ugly
10

"Quand on tire, on raconte pas sa vie"

Grand fan de westerns, j'aime autant le western US et le western spaghetti de Sergio Leone surtout, et celui-ci me tient particulièrement à coeur. Dernier opus de la trilogie des "dollars", c'est...

Par

le 10 juin 2016

95 j'aime

59

Gladiator
Ugly
9

La Rome antique ressuscitée avec brio

On croyait le péplum enterré et désuet, voici l'éblouissante preuve du contraire avec un Ridley Scott inspiré qui renouvelle un genre ayant eu de beaux jours à Hollywood dans le passé. Il utilise les...

Par

le 4 déc. 2016

95 j'aime

45