Une métaphore de l'Inde

Persona non grata en Inde depuis ses films trop audacieux pour la censure de son pays, Deepa Mehta s'est installée au Canada. Elle n'en continue pas moins de parler de sa terre natale et l'adaptation du chef d'oeuvre de Salman Rushdie, sur un scénario de ce dernier, qui en est aussi le narrateur, témoigne d'un amour indéfectible pour ses racines et vers l'espérance d'un pays à l'avenir plus tolérant et ouvert. Les enfants de minuit est comme une métaphore de l'Inde moderne depuis la nuit de l'indépendance jusqu'au milieu des années 70. Une grande fresque, haute en couleurs et en sentiments, gorgée de fantaisie et de magie, qui s'éloigne peu à peu du réalisme vers un onirisme chatoyant. Proche de Bollywood par certains côtés naïfs mais passionnante 2 heures 30 durant dans l'exploration profonde de l'âme indienne, entre splendeur et misère.