Le problème du film, selon moi, ne vient pas de cette énième relation entre un homme plus âgé et une jeune femme (j'ai cru comprendre que ce thème avait fait rager beaucoup de gens), mais plutôt le fait que l'auteure choisisse de rester flou : y a-t-il eu une liaison ou pas, on ne le saura jamais vraiment, l'auteure prenant un malin plaisir à brouiller les pistes.
Et c'est là tout le problème du film parce que justement l'auteure, en adoptant ce point de vue, se prive de vraiment approfondir son sujet ; on passe ainsi de la séduction (2/3 du films) à la vengeance qui en plus donne plus envie de détester la jeune fille étant donné que le monsieur n'a peut-être pas été aussi loin qu'elle le prétend à la fin. C'est intéressant de jouer sur la parole de l'un et l'autre, mais l'auteure n'exploite pas tellement cela. En fait, son sujet principal passe au second plan, au profit d'une romance pas très bien ficelée : dès le début les deux s'entendent bien, en plus leurs réunions ne semblent gêner personne, tout se passe dans le meilleur des mondes. Le revirement psychologique est d'autant plus intéressant mais aussi d'autant plus frustrant puisqu'il ne sera jamais développé, ni chez ce professeur qui perd toute son assurance, ni chez l'étudiante qui devient une vraie femme fatale. Et l'on s'ennuie donc. Surtout que le côté sexy fait plus penser à du 50 shades of Grey, non pas qu'il y ait de la fessée en perspective mais simplement parce que l'auteure joue avec le tabou, d'ailleurs c'est un peu hypocrite de sa part de prôner le féminisme après avoir elle-même pris du plaisir à faire flirter les deux tourtereaux.
La mise en scène est correcte, l'on retiendra de jolis décors qui façonnent les ambiances, et des performances correctes (la petite mercredi n'est pas géniale mais elle a un regard et du charisme, ça permet d'oublier qu'elle n'a pas tellement de talent en terme de performance). Le découpage est lisible, avec quelques idées sympas, le montage est bien rythmé.
Bref, ça se laisse regarder mais on n'en tire pas grand chose. C'est triste ces films où les auteurs ont peur de vraiment raconter quelque chose, sans doute parce que la cancel culture est encore bien forte.