Mme Mills, une voisine si parfaite par pierrick_D_

Héléne est une éditrice de romans à l'eau de rose mais,sa société étant en difficulté,elle a dû s'associer à un puissant affairiste canadien qui lui met la pression et interfère dans sa gestion.Jusqu'au jour où débarque Mme Mills,sa nouvelle et excentrique voisine de palier,dont elle fait l'égérie de sa maison d'édition.Hélas cette providentielle amie est en réalité un homme travesti doublé d'un escroc qui n'est là que pour lui piquer un objet d'art à la valeur inestimable.Si vous pensez que Godard est un emmerdeur,qu'Onteniente ne sait pas filmer,que les oeuvres de Max Pecas sont stupides,que Besson écrit comme un naze ou que Youn n'est pas drôle,tout n'est pas faux là-dedans mais oubliez ça et regardez plutôt du Sophie Marceau,là vous allez vraiment comprendre ce que c'est de souffrir devant un écran et de terminer avec le cerveau en bouillie à force de se voir infliger des débilités,les yeux exorbités face à la laideur de la chose et les oreilles qui fument d'avoir entendu trop de conneries.Du coup les cinéastes précités vous paraîtront être des génies et leurs films des chef-d'oeuvres absolus,comme quoi tout est relatif.Il est vrai que connaissant le talent de l'actrice et l'intelligence de la fille,un désastre semblait assez probable.Donc Sophie a réalisé,joué et même écrit avec l'actrice Laure Duthilleul,qui ne pousse pas la témérité jusqu'à tenir un rôle dans le film,cette comédie qui va bien au-delà de ce qu'on pouvait craindre.Il faut avouer qu'elle n'abuse pas,n'ayant fait que trois longs-métrages en seize ans,et c'est beaucoup mieux comme ça.Les gens,actuellement,se plaignent amèrement de la fermeture des salles de cinéma mais franchement,au vu de la qualité des films proposés c'est plutôt une bénédiction ,d'autant qu'en ce qui concerne la production française c'est en partie financé par notre argent,et le mieux qu'on puisse souhaiter est qu'elles ne rouvrent jamais,même si évidemment tout n'est pas aussi catastrophique que ce "Mme Mills",à l'impossible nul n'est tenu.Vous me direz,si c'est pour regarder Netflix ou Amazon Prime,hein,c'est toujours l'histoire de la peste et du choléra.Donc on ne sait pas ce qui est arrivé à Sophie et Laure pour qu'elles en arrivent à pondre un truc pareil.Elles ont trop sniffé de slips sales de diarrhéiques chroniques?Elles ont bu de l'urine de rats de laboratoire de Wuhan?Difficile à savoir,en tout cas elles ne devaient pas être dans un état normal.Quant au producteur,Jean Cottin des Films du Cap,pourquoi diable a-t-il foutu du pognon dans cette fosse d'aisance?La réponse pourrait bien être donnée dans le film avec cette société canadienne qui investit à perte pour des raisons fiscales.Ou alors il s'est juste dit qu'en mettant à l'affiche Sophie Marceau et Pierre Richard déguisé en bonne femme ça ferait la maille pour un public de moins en moins exigeant.Sinon c'est filmé mollement,genre téléfilm,et accompagné d'une musique abominablement ringarde,signée Laurent Perez del Mar,Matthieu Gonet ne devait pas être libre, qui surligne les situations à la manière d'une fanfare alcoolisée.Mais le pire reste naturellement ce scénario sans queue ni tête assaisonné de dialogues ineptes.Le comportement des personnages n'a aucun sens,l'histoire tourne en rond pour faire du temps de diffusion et les dialogues donnent une idée très fidèle de ce qu'est la vacuité totale.Tel quel,on dirait une très mauvaise parodie d'une très mauvaise pièce de boulevard interprétée par des baltringues sous l'emprise d'un cocktail Valium-Prozac.Tout sonne faux,du rythme à la diction en passant par les expressions faciales outrées,les acteurs allant même jusqu'à faire des pauses pour bien indiquer au spectateur à quel moment c'est supposé être drôle,en pure perte vu que ça ne l'est jamais,ou alors à la manière des hilarants sketches du jeudi soir du croque-mort de Matignon.Et c'est en plus prétentieux car figurez-vous qu'une vraie réflexion de fond infuse le script.Il s'agit de mettre en valeur la poésie,la force de l'imagination et la sauvegarde des rêves d'enfants.C'est pour ça qu'Hélène et Albert vont finir par s'entendre,parce que ce sont des grands gosses rêveurs,elle la midinette perdue dans ses livres façon Harlequin,lui l'entubeur à l'imagination débordante qui est malhonnête plus par jeu que par esprit de lucre vous pensez bien.Ces hautes considérations philosophiques n'étonnent guère venant d'une intellectuelle telle que madame Marceau,car elle aime la philo,Sophie.Oui,c'est contaminant tout cet humour désopilant.Pour nourrir son propos,elle insère à intervalles réguliers des saynètes dans lesquelles elle s'imagine dans la peau des personnages des livres qu'elle édite,ce qui nous vaut de l'admirer dans toutes sortes de tenues et d'ambiances diverses et variées d'un kitsch déprimant.C'est comme Belmondo dans "Le magnifique",mais en moins bien.Pas grave,l'essentiel est que Soso paye de sa personne et nous montre à quel point elle est tellement si belle,elle a les yeux rêve lover.Dommage qu'elle soit mal fagotée la plupart du temps,hormis dans cette scène avec la robe moulante,gâchée cependant par le port évident d'une culotte,ce qui ne pardonne pas avec ce genre de vêtement.Il eût fallu un string au minimum,rien du tout aurait été encore mieux.Quoi?Mais non je n'ai pas passé mon temps à lui mater le cul,c'est juste que je suis un esthète.Un esthète à claques peut-être mais on a le droit d'apprécier la beauté,non?Comme on parle de ça,avec Pierre Richard ça le fait moins.Non seulement il nous inflige depuis quelques années sur les écrans le triste spectacle de sa pathétique fin de vie,mais voilà qu'en supplément il faut se le coltiner en Zaza Napoli.Le problème est qu'à aucun moment il n'a l'air d'une femme,c'est juste un gros travelo qu'on verrait mieux en train de tapiner au Bois ou de faire du playback chez Michou,et c'est carrément horrible à contempler.Ceci dit,on peut le comprendre,il est mieux là qu'à jouer au majong ou à subir "Affaire conclue" enfermé dans une maison de retraite.A part nos deux stars en perdition,il y a un joli casting de nullards qui ont la chance d'être inconnus,ce n'est pas eux qui se feront foutre de leur gueule en allant acheter le pain ou chercher leurs enfants à l'école.Même ce pauvre Nicolas Vaude,qui a une fâcheuse propension à fréquenter assidument les naufrages audiovisuels,est complètement envasé.Petite gâterie en bonus,le perso de Richard s'appelle Dupont mais pour accomplir ses arnaques il prend les pseudos de Rosenberg ou Chomsky parce que,tenez-vous bien,"ça fait plus sérieux".Vraiment,là?Donc,quand on veut passer pour un homme d'affaires plus ou moins véreux,il serait plus crédible de porter un nom juif?Personne n'a réagi à cette amusante plaisanterie à l'heure où la traque du racisme et de l'antisémitisme est devenue un sport universel,sans doute parce que personne n'a vu le film.Mais là on ne s'approche pas du point Godwin,on le fracasse direct.Tu devrais faire gaffe,Sophie,il y en a qui se sont retrouvés à Pôle Emploi Spectacle pour moins que ça.Qu'est-ce que tu cherches, là,à saboter ta carrière pour la terminer en faisant des lectures de livres de Faurisson dans un bus avec Dieudo?