Embarrassant.

On aime tous Eric Judor, qui a amené avec son copain Ramzy Bedia un humour absurde dont, personnellement, je me régale. Mais là, le postulat de ce film-là part d'une idée généralisée, mais fausse, à savoir qu'Eric Judor aurait des origines arabes.
C'est ce qui arrive à son personnage, prénommé Arnaud, dont on ne veut pas croire qu'il soit Maghrébin, et quand il rencontre une jeune femme qui ne veut sortir qu'avec un arabe, il profite de la situation pour se faire appeler Mohamed et ainsi se faire accepter par la belle, et en intégrant sa cité.

Non seulement, le film est consternant, mais il est également gênant ; ramassant les clichés à la pelle sur la bourgeoisie et la façon dont sont perçus les Maghrébins, c'est une énième histoire sur les préjugés et la différence, à ceci près qu'une fois le postulat posé, il faut ramer durant les 90 minutes suivantes. Le moment le plus gênant est le personnage secondaire jouée par Marie Kremer, qui s'envoie en l'air uniquement avec des gens qui lui parlent en arabe durant l'acte.
Il y a aussi quelque chose qui me dérange pas mal, c'est l'atroce qualité visuelle du film, où ça donne l'impression d'être éclairé avec un téléphone portable de 2006, avec de temps en temps une source de lumière, l'impression que le temps est constamment pourri ; c'est vraiment une certaine tendance du cinéma français à rendre tout le monde moche. Pourquoi, je ne sais pas...

Reste l'évidente sympathie d'Eric Judor, qui ne se renouvelle pas beaucoup dans son rôle de benêt, la très bonne Biyouna, et quelques incrustations à l'écran de termes typiquement arabes pour nous en expliquer la traduction.
Mais ça ne suffit pas du tout à expliquer comment de tels navets peuvent sortir sur grand écran alors qu'un téléfilm aurait suffi.