Si tu veux voir toute une salle au bord des larmes,mon petit sadique, vas-y c'est pour toi !

Je n'avais jamais vu de films de Xavier Dolan et je dois dire que j'y allais un peu à reculons. Avant que le film ne débute j'étais parti dans l'optique qu'il ne me plairait pas, surement à cause de tout ce que j'avais pu lire du jeune prodige canadien à l'univers particulier et aux films qui divisent. Mais j'étais quand même curieux, je me disais qu'il aurait été bête de passer à coté de ce film, et j'étais d'autant plus intrigué à la lecture de cette moyenne phénoménale.

Et ? Et je dois dire que ce film m'a réellement touché. Non je n'ai pas lâché ma larme, cela ne m'est toujours pas arrivé devant un film ( genre le mec qui se le joue " je suis un homme moi, un vrai " ... ), je n'avais donc pas la gueule de la fille de derrière dans le cinéma, les yeux rouges et la pile de mouchoir usé dans le petit endroit où on met les déchets. D'ailleurs j'ai rarement vu une salle autant à fleur de peau à la fin du film, c'est dire à quel point ce film joue sur les sentiments. Un film d'écorché vif, brut dans ses sentiments mais enrobé d'une esthétique raffinée et innovante. J'ai suffoqué devant la vision de ce film au format inhabituel, j'ai d'ailleurs respiré un grand coup à chaque fois que l'écran s’élargissait. L'effet de style de Dolan marchait donc à la perfection. Car au fond si le sujet n'a rien de neuf et a été traité bien souvent au cinéma c'est la réalisation du jeune canadien qui en fait un film avec une tout autre dimension. Le quotidien de cette femme qui essaye de réapprendre à vivre avec son adolescent difficile est magnifié par le choix des plans de Dolan, et également ses choix de musique.Comme tout le monde j'ai failli apprécier du Céline Dion le temps d'un instant. J'ai fredonné sur le Wonderwall et me suis émerveillé sur le Colorblind. La musique est ici est une pierre angulaire du film. Bien souvent quand celle-ci apparaît c'est pour donner une certaine beauté, une certaine légèreté à ce quotidien difficile pour les protagonistes, c'est aussi pour permettre au spectateur de respirer et d'avoir de l'espoir pour les protagonistes. Avant d'en remettre une bonne couche juste après, avant de te prendre par les tripes, de te faire voir ce que tu voudrais éviter de voir, ce que tu craignais de voir.

Et que dire du casting ... Le trio est vraiment impressionnant, avec une mention spéciale à l'actrice qui joue Kayla et dont la présence à la fois lumineuse et fragile transcende le duo mère /fils.

Mommy blesse et émeut, Mommy te marque au fer rouge, Mommy te fais chialer ( ou pas si t'es un vrai :) ), Mommy laisse un gout amer, un gout de " j'ai voulu y croire, j'y ai cru, mais au fond j'ai toujours su " ...

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le 25 oct. 2014

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Insomniac

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8

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