MON PÈRE (Alvaro Delgado Aparicio, PER, 2017, 10

1min) :

Pudique ode à la transmission de l'art du retable (crèche miniature andines qui illustrent fêtes religieuses, historiques et culturelles) d'un père à son fils afin qu'il devienne lui aussi artisan, et une magnifique relation d'amour filial au cœur des traditions quechuas. Pour son premier long métrage le réalisateur nous offre une superbe et sobre mise en scène aux cadres bien étudiés, afin de mieux décliner sa délicate narration d'apprentissage, où le jeune Segundo 14 ans va se trouver confronté à la chute de la figure paternelle et à la cruauté du monde qui l'entoure. Une communauté vivant isolée sous le joug de la foi catholique et des lois patriarcales et sociétales encore bien prégnantes dans cette rurale région isolée. Une œuvre subtile parfois rude, tournée à 95% dans la langue locale, et qui met subtilement en lumière, l'amour comme meilleur lien social pour unir les humains. Une judicieuse auscultation de la virilité sous la forme d'une rébellion adolescente, sublimée par la splendide photographie qui honore parfaitement les paysages montagneux du Pérou. Une singulière chronique pertinente où la métaphore du retable permet de nous interpeller sur le prisme et l'échelle par lesquels on regarde notre propre famille de l'intérieur. Une belle découverte prometteuse quant à l'avenir de ce cinéaste. Tragique. Universel. Émouvant.

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le 20 déc. 2023

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