On connaît Gary David Goldberg pour deux films. Ou pas, du coup. Plus connu pour son travail de sitcom, il aurait pu passer inaperçu dans les années 80, mais a créé de quoi l'enraciner sur trois décennies.
Cette légère intemporalité, on la doit à une sorte de ponçage. Dad n'est pas fait pour surprendre : il passe tout doucement du plantage de décor aux rebondissements, planant au-dessus d'un tas de possibilités d'épater. Film familial sans drame ni rien qui puisse satisfaire les appétits souvent morbides du spectateur, il s'empêtre seulement un peu dans des successions de scènes un peu saccadées délivrant un contenu ici un peu mièvre, là larmoyant. Pour le reste, tout est lisse : on ne voit pas les coutures qui seraient les stigmates du passage du roman au film.
Mise à part une légère perte de rythme dans sa deuxième moitié (qui n'est pas inattendue dans une histoire n'ayant cure du mystère), Dad est ainsi une œuvre presque molletonnée, un peu (beaucoup) dense en chaleur humaine, mais qui tient le coup quand il s'agit de faire croire à une famille fonctionnelle où il est (naturellement) intéressant de glisser le trouble. Finalement, c'est un film de prestation : un film qui offre la possibilité de voguer de chapitre en chapitre et qu'on admirera facilement pour cela, au-delà de ses choix un peu trop simples.
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