Moteur à tentacules
Un beau jour, le directeur des films de la Paramount entendit son fils de quatre ans prononcer les mots "monstre" et voiture" dans une même phrase. Soudain, grâce à une étincelle encore...
Par
le 13 mai 2018
2 j'aime
2
Un beau jour, le directeur des films de la Paramount entendit son fils de quatre ans prononcer les mots "monstre" et voiture" dans une même phrase. Soudain, grâce à une étincelle encore scientifiquement inexpliquée au niveau de son activité neuronale, l'idée lui vint de faire un film avec un monstre dans une voiture ! Ben oui !
Aussi incroyable que véridique, le bonhomme poursuivit ce projet fou jusqu'à son terme et "Monster Cars" naquit. La suite, on la connaît : tourné en 2014, la sortie du film sera repoussée à trois reprises (!) jusqu'en janvier 2017 où, pas aidé par une promotion a minima, le public l'accueillera avec un magnifique flop retentissant (la Paramount y a perdu plus de 120 millions de dollars), brisant ainsi le doux rêve des studios hollywoodiens d'exploiter l'imagination débordante des enfants en bas-âge à des fins commerciales.
Avec une telle réputation de désastre ambulant qui lui colle à la carrosserie, il faut être désormais un peu suicidaire pour avoir envie de se lancer dans l'aventure "Monster Cars". Ça tombe bien, on l'est ! Et, croyez-le ou non, les bras et autres tentacules nous en sont tombés parce que force est de constater qu'on n'a pas passé un si mauvais moment...
Dans une petite ville du fin fond des États-Unis, une exploitation pétrolière libère par accident des créatures souterraines inconnues. Dans la casse où il travaille, le jeune Tripp recueille une de ces étranges bestioles (une sorte de mini-cachalot couvert de tentacules) et se rend compte qu'une fois abritée dans la carcasse de voiture sur laquelle il bricole, elle constitue une sorte de moteur biologique d'un tout nouveau genre. Avec ce monster truck littéralement vivant et aidé de la belle Meredith, il tente de contrecarrer les plans d'un roi du pétrole et de ses sbires prêts à tout pour éradiquer les créatures afin de poursuivre leur forage...
Le pitch est évidemment difficile à gober pour tout esprit cartésien mais, pour peu que votre naïveté enfantine soit encore active, vous voilà embarqués dans un divertissement essayant de retrouver la saveur des productions Amblin d'une époque révolue. Pour son premier long-métrage en prises réelles, Chris Wedge convoque donc les références et l'imagerie d'une certaine idée du cinéma familial qui avait encore la capacité à émerveiller tout autant les enfants que les adultes. Ceux ayant grandi avec ce type de films se retrouveront en terrain agréablement connu : l'ambiance typique de petite ville américaine, des lycéens interprétés par des acteurs de vingt-cinq ans minimum affrontant des adultes bien entendu très très méchants, l'amitié avec une créature attachante, la jolie fille (Jane Levy est à tomber), un humour bon enfant, les têtes éternelles de Rob Lowe, Barry Pepper ou Danny Glover en seconds rôles,... Tout est là pour recréer une sorte de succès anachronique, au risque parfois de faire ressentir un manque réel de surprises à cause d'un excès naïf de manichéisme propre à cet esprit et d'un récit balisé qui colle trop au plus près de ses codes.
Heureusement, "Monster Cars" compense le déroulement prévisible de son intrigue par une vraie générosité de péripéties sur un rythme où la notion d'ennui est bannie, le film n'oublie pas non plus de délivrer quelques messages sur la préservation de l'environnement (dont la crédibilité est mise à mal par les monster trucks et autres 4x4 qui roulent à toute berzingue aux quatre coins de l'écran mais bon...) ou sur la notion de figure paternelle, et, surtout, fait souvent mouche à chaque fois que l'émotion, l'humour ou les cascades improbables émanant de sa créature et de ses compagnons humains jouent leur propre partition dans ce spectacle amusant et efficace.
Les plus petits se régaleront, l'âme d'enfant des plus grands vibrera... Et le contrat sera donc pleinement et, il faut le dire, étonnamment rempli avec ce "Monster Cars" dont l'origine provient de l'esprit d'un enfant de quatre ans. À croire qu'ils sont plus inspirés que certains scénaristes hollywoodiens finalement...
Créée
le 13 mai 2018
Critique lue 484 fois
2 j'aime
2 commentaires
D'autres avis sur Monster Cars
Un beau jour, le directeur des films de la Paramount entendit son fils de quatre ans prononcer les mots "monstre" et voiture" dans une même phrase. Soudain, grâce à une étincelle encore...
Par
le 13 mai 2018
2 j'aime
2
(Micro Critique Flash, forme à revoir) Film pas COMPLETEMENT nul (et loin d'être fauché), mais assez fade et qui ne s'est pas suffisamment posé de questions (sur la logique de son concept notamment)...
Par
le 29 déc. 2017
2 j'aime
Mon avis-. J'ai bien aimé ce petit film par Chris Wedge déjà réalisateur d'autres films aventure famille comme l'âge de glace entre autres et je dois dire que les enfants ont super bien aimé et...
Par
le 24 avr. 2017
2 j'aime
Du même critique
Les premières minutes que l'on passe à parcourir cette "Nightmare Alley" ont beau nous montrer explicitement la fuite d'un homme devant un passé qu'il a cherché à réduire en cendres, le personnage de...
Par
le 19 janv. 2022
72 j'aime
16
SAISON 1 (5/10) Au bout de seulement deux épisodes, on y croyait, tous les feux étaient au vert pour qu'on tienne le "The Haunting of Hill House" de personnes dotés de super-pouvoirs avec "The...
Par
le 18 févr. 2019
67 j'aime
10
L'apocalypse, des créatures mystérieuses, une privation sensorielle, une héroïne enceinte prête à tout pour s'en sortir... Le rapprochement entre cette adaptation du roman de Josh Malerman et "Sans...
Par
le 21 déc. 2018
66 j'aime
7