• Vous imaginez, ce qui va se passer ce soir...

  • Des centaines d'enfants, devant cette maison.

  • Attendez. Je crois qu'on dramatise. Réfléchissez. Seul un débile profond irait chez le vieux Nebbercracker pour demander des bonbons... Hey ! Mon ballon !

  • Chamallow, non ! C'est un piège de la maison !

  • Ça va être un bain de sang.




Halloween !



Gil Kenan signe en 2006 avec Monster House une comédie horrifique animée très étonnante. Un conte d'épouvante surnaturel déroulé dans une droite lignée rappelant des grands classiques des années 80. Un film d'animation ne ressemblant à aucun autre, qui prend le parti de se centrer davantage dans la frayeur que dans le rire (toutes proportions gardées). Un film d'animation avant tout adressé à un jeune public qui pourrait bel et bien être effrayé ! Une conduite inhabituelle de la part d'un long-métrage familial totalement bienvenu qui ne prend pas les enfants pour des imbéciles décérébrés. Un débat vieux comme le monde pour savoir s'il est sain de vouloir effrayer des enfants. À l'époque de la sortie de Monster House, il y avait eu un véritable débat pour savoir si les enfants pouvaient le regarder.


Il me semble que pour le soir d'Halloween toutes les conditions sont réunies pour permettre de plonger avec « parcimonie » et « légèreté » un sentiment inoffensif d'angoisse autour d'un jeune auditoire favorable à tenter l'expérience. Une initiation à la petite frousse. Une tentative que Monster Housse réussit parfaitement à faire. Il ne faut pas oublier qu'initialement Halloween est une tradition venant de nos ancêtres Celtes. Ils pensaient que ce fameux soir les portes du monde des vivants étaient ouvertes et que toutes les âmes venaient hanter les vivants. Afin de les éloigner, ils se déguisaient dans des costumes effrayants pour faire fuir les esprits. Une coutume qui s'est mélangé à d'autres moeurs venant de différents horizons associés à un business marketing qui aujourd'hui formes un ensemble nommé « Halloween ». Une fête dans laquelle il est toujours question des morts ce qui rend donc la transmission de la peur un peu plus "pédagogique". Monster House s'inscrit dans cette ligne de conduite.


Monster House est un film d'animation amusant réussit à tous les niveaux. L'histoire se construit autour d'un mystère frissonnant concernant la nature profonde des choses. Un cheminement scénaristique intelligent et facile à suivre. On suit "DJ" un jeune gamin de 12 ans qui habite en face de la terreur des enfants symbolisé par ''Nebbercracker''. Un vieux monsieur inquiétant et méchant qui va subitement décéder. C'est alors que la maison de son voisin prend subitement vie. DJ et de ses deux amies "Chamallow" et "Jenny" deviennent alors obsédés par cette demeure qui semble hantée par l'esprit du terrifiant Nebbercracker. Débute une enquête aussi amusante qu'inquiétante qui va les plonger dans une aventure fantastique où se mélangent frissons et sourires. Un récit rondement mené qui tire sa force de son imprévisibilité. 




  • Que fais-tu ?

  • J'appelle du renfort. T'as entendu ? Y a une créature dangereuse dans cette maison.

  • On n'a pas de renfort. Il y a que Kiki au poste. Et ton urgence, c'est juste des lardons shootés à la fraise tagada.



La force essentielle de ce film provient de son atmosphère qui possède une description fascinante de son contraste. Un climat inquiétant et étrange, dont on reconnaît l'influence de Robert Zemeckis et de Steven Spielberg. Un environnement austère inclus dans le réel qui va peu à peu se faire plus hostile. Le récit devient plus mystérieux et fantastique, entretenant le doute sur les phénomènes paranormaux observés par la bande. Une tension projetée par le biais de péripéties subis par DJ et ses amies. Des situations à l'esprit innocent et enfantin qui vont se transformer en péripéties de survie plus adultes. Il est rafraîchissant de trouver une animation qui plonge ses personnages dans une telle fantasmagorie. Une conduite quu fonctionne de manière significative avec son format d'épouvante pour enfants. La composition musicale de Douglas Pipes, joue également un rôle d'importance. On retrouve des titres musicaux sinistres et menaçants qui favorisent toujours plus la tension véhiculée ainsi que les différentes actions.


Monster House contient de nombreux rebondissements inestimables qui s'enchaînent les uns après les autres avec efficacité. Des permutations constantes entre l'étrange, l'angoisse, l'action et l'humour avec des répliques amusantes. La plongée infernale dans le cœur de la maison est l'action la plus spectaculaire du film. Le chapitre essentiel de cette fiction macabre qui nous offre un mélange combinant à la fois l'esprit des « Goonies » et « Jumanji ». Le récit se permet même un petit twist qui amène une bonne morale à cette aventure frissonnante que tout gosses rêveraient vivre un soir d'Halloween. La qualité visuelle est indéniable. On découvre un filtre de couleur orangée qui favorise un contraste de coucher de soleil appelant les ténèbres. Un champ qui va virer sur un filtre vert une fois dans le ventre de l'effroi : dans la maison diabolique. Visuellement, le design de l'animation est vraiment à part. On se croirait face à des personnages fait en pâte à modeler. Les cheveux bougent rarement et font un peu plastiques. Un choix visuel qui confère toujours plus de crédibilité au contraste de frayeur voulu. Une identité visuelle pour un film d'animation exceptionnel.


L'ensemble des protagonistes sont des caricatures exceptionnelles appartenant à divers contrastes horrifiques. DJ le personnage principal est celui auquel on s'identifie le plus. J'aime beaucoup le design de ce personnage avec son pull rayé qui rappelle certains personnages symboliques provenant du fantastique de Spielberg. Chamallow est le stéréotype du pataud. Amusant, il est prêt à tout pour son ami. Ce duo est très amusant surtout lorsque Jenny arrive et vient bouleverser les deux garçons qui se mettent à tout faire pour lui plaire. Finalement, la petite rouquine apportera une inclusion étincelante en poussant le duo à sortir du complot d'épouvante, dont personne ne croit, pour plus d'actions. La maison a tous les attributs d'un monstre angoissant avec sa bouche béante et sa longue langue. Monsieur Nebbercracker est génial ! Les deux flics sont hilarants et rappellent ceux de Jumanji. La baby-sitter et son petit copain relou sont des caricatures amusantes. De même que Reginald Kraninsky alias '' Krane '', le maître des geeks qui a pour repaire une salle de jeux vidéo rétro. Avec l'ensemble des personnages, on explore une fantasmagorie horrifique. L'idéalisation des plus jeunes via un contraste inquiétant et fascinant qui sublime l'horreur enfantine à travers le regard de ces gosses. Un souffle de nostalgie vraiment mortel !



CONCLUSION :



Monster House de Gil Kenan est un film d'animation qui mélange habilement le frisson à l'aventure avec des fous rires qui en font une grande croisade d'épouvante sous la forme d'un conte pour enfants sur une touche de nostalgie digne des œuvres phares des années 80. Un film d'animation complet, riche en imprégnation horrifique parfaitement retournée pour en faire un film plus digeste envers les enfants mais qui n'y perd pas pour autant son âme.


Une petite plongée angoissante idéale pour le soir d'Halloween.




  • J'appelle ma mère.

  • Elle te croira pas. Ça dépasse l'entendement adulte.

  • Berkk... C'est du pipi ? Si c'en est, ça craint vraiment.

  • DJ... Tu pisses dans des bouteilles ?

  • Quoi ? Celle-là, c'est ton pipi.

  • Non ! Le tien !


B_Jérémy
9
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste « Halloween 2022 », des têtes vont tomber "MOUHAHAHA"

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le 31 oct. 2021

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