"When the only viable move... is not to move".



Nemo Nobody. Une éxistence, ou peut-être pas; une vie, ou peut-être une autre. Un chemin, l'autre ou aucun des deux. La vie plus ou moins vécue d'un homme qui éxiste peut-être quelque part.

Mr Nobody est ce genre de film qui me donne envie de le voir ne serait-ce que par son titre. Et Jared Leto est plus qu'un argument valable *ahem*

Nemo, donc. Une paire d'yeux bleus incroyables, qu'on rencontre à la toute fin de sa fin, le jour de ses 118 ans. Il est le dernier humain à encore être mortel sur Terre, et un jeune journaliste l'interview sur sa vie. Et sur comment était la vie en général lorsque les humains étaient encore mortels et que le sexe n'était pas obsolète. Journaliste qui va vite être transporté par la, ou les, histoire(s) de Nemo.
Le côté anticipation sci-fi n'est pas vraiment le plus important ici.

L'histoire de Mr Nobody commence le jour ou ses parents se séparent et lui demandent de choisir entre partir avec sa mère ou rester avec son père. Il décidera alors de faire les deux.

On suit donc la, ou les, vie(s) de Nemo, entrcroisées, reliées, séparées, revisitées, entrecoupées d'interventions d'un psychanaliste de 2092 intégralement tatoué. Un mélange de 1975, 2009 et 2092 habilement manié.

Vous l'aurez compris, il n'est pas simple de parler de Mr Nobody ni d'en faire ressentir l'intensité. La bande-son signée Pierre Von Dormael est basée sur une guitare acoustique en boucle, entrecoupée de Sweet Dreams ou 99 Luftballons, qui participe beaucoup à cette impression que, même si on a vite l'envie que rien ne s'arrête, Nemo est dans une impasse quelque soit le chemin qu'il choisisse et le doute qu'aucune de ces vies ne soit la bonne. Le tout aidé par des répliques savoureuses.
L'idée d'origine est celle des différents destins de l'univers, ce qui se serait passé si ceci était ou n'était pas arrivé, si cette personne avait rencontré celle-là, si cette feuille morte n'avait pas été sur la route à ce moment-là, et bien sûr l'effet papillon.
Assumée mais avec une douceur paradoxale.
La réalisation est entre le côté kitch des différentes vies de famille de Nemo et des scènes complètement science-fiction qui vont jusqu'à faire penser à The Prisoner à certains moments. Elle comporte d'excellents jeux de lumière et des effets qui renforcent le côté whatthefuquement génial du scénario.

Nemo est un personnage incroyablement doux, et délicat. De grands yeux bleus, un côté un peu étrange qui dit pouvoir prévoir l'avenir, une voix douce et des gestes soignés. Une vision de la vie bien spéciale, qu'il dit ennuyeuse, où il ne se passe rien, "like in french movies", ou bien passionante, un terrain de jeu.

Le père de Nemo est joué par le beau, le froid, l'adorable, le flippant Rhys Ifans. Personnage qui passe du tout au tout lorsqu'il se retrouve seul avec son fils, il va bientôt devenir dépendant de Nemo en tout et altérer l'avenir de ce dernier. Ce qui génère quelques scènes absolument magnifiques, comme ça au moins c'est clair. Magnifiques parce que Rhys Ifans bien sûr, mais aussi parce que, pendant ces scènes, Nemo a 15 ans, et je reviendrai sur l'acteur qui l'interpète à ce moment là.
Sa mère, Natasha Little, est le portrait-type de la mère indigne qui rappelle que la production du film, en plus d'être américano-canado-allemano-belge, est aussi française. Autre personnage qui interfèrera beaucoup avec la vie de Nemo.
Beaucoup de possibilités d'une seule et même vie nous transportent, le tout en rapport avec le temps et l'espace. Il n'y en a cependant aucune qui soit parfaitement idéale, et on a tendance à s'attacher à quelques éléments de chaque "version".


La raison pour laquelle j'ai tout d'abord voulu voir ce film est assez évidente.
Un brun au yeux bleus avec une très belle voix même quand il parle, j'ai nommé Jared Leto.

J'aime beaucoup le Jared chanteur, j'aime encore plus le Jared réalisateur, mais j'adore le Jared acteur. Il sait utiliser sa voix et c'est quelque chose que j'apprécie beaucoup. Et qui colle parfaitement à Nemo, une voix douce et calme, un repère dans toutes ces vies superposées. Il passe d'un dégaine de hobo à un employé moyen, en passant par un scientifique au visage ravagé, en finissant, ou commencant, par un vieillard. Le réalisateur s'est bien amusé avec ses yeux, puisque Nemo est reconnaissable au fil des âges par sa paire d'yeux bleu azur. Un personnage si étrangement innocent va bien à son visage tout fin et à ses yeux étonnées, et le Jared sauvage peut faire preuve d'une inventivité bienvenue dans un tel labirynthe!

Nemo à 15 et 16 ans est joué par une vraie grosse révélation comme je n'avais pas eu depuis un moment. Forcément dotée d'yeux bleus assez amazing.

*drum roll*

TOBY REGBO!
Né en 1991, pure bouille de british et parfait pour compléter Jared dans le rôle de Nemo Nobody. La même douceur dans le regard et la voix, mais avec une pince de folie pour pimenter le tout.
Pendant tout le film je me suis dit que je l'avais vu quelque part, et bien oui, il jouait Dumbledore jeune. Comme quoi. il passe d'un personnage que je ne peux pas supporter à un personnage que j'aime beaucoup.
Il m'a un peu fait le même genre d'impression qu'Ezra Miller, brun longiligne aussi beau que flippant par moments.
Nemo, dans certaines versions de sa vie, vit de très, très belles histoires d'amour, si jolies qu'on s'en fiche si elles virent au niais. Et pourtant c'est pas vraiment mon truc ~ et quoi de mieux pour ces scénari que la paire Jared-Toby?

A regarder loin du monde.

"I am not afraid of dying, I am afraid I haven't been alive enough." -Nemo Nobody.
ConnieBower
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le 10 janv. 2014

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