Parce qu’on aime la nouveauté (et qu'on est un pigeon), on aime découvrir ce nouveau jus multivitamines qui mélange plein de fruits qu’on n’aurait pas pensé à associer.
Et puis si ce n’est pas bon, et bien on passera à un autre breuvage la prochaine fois, le tout étant de donner l’illusion de la nouveauté et de susciter l’envie de découvrir de nouvelles saveurs.


C’est exactement ce que fait Music of my life en essayant de placer dans un même film des éléments qu’on ne pensait pas voir un jour ensembles.
Qu’un ressortissant pakistanais vivant au fin fond de l’Angleterre sous Margaret Thatcher se mette à vénérer Bruce Springsteen, ça ressemble déjà à un synopsis farfelu.
Le film qui en découle est lui aussi une sorte d’hybride, cherchant pendant longtemps son style, et perdant au passage ses spectateurs.


Il y a à boire et à manger dans Music of my life, et si chaque partie n’est pas forcément ratée, force est de constater que l’ensemble est bancal et faible.


Pourtant ça commençait presque bien, avec une introduction très teen movie des années 80, un générique très “cassettes et walkman” qui fleurait bon le dynamisme d’antan, et des acteurs aux jolis minois. Mais très vite on sent qu’on manque de pep’s, et qu’il ne suffit pas de se promener toute la journée avec ses écouteurs sur les oreilles pour avoir l’air cool.


Est-ce pour rendre hommage à Bollywwod que le film se prend par moments à basculer dans la comédie musicale? En tout cas les rares passages chantés tombent à plat, comme la plupart des incursions dans le teen movie.
Le grand écart entre les traditions familiales et l’air du temps est une bonne base, et on aimerait que le film soit plus accès là dessus, mais on a l’impression de tatonner, d’errer longtemps et de se demander ce qu’on essaie de faire passer comme message.


Et il faudra attendre la toute fin pour se rendre compte que la morale pleine de guimauve aurait gagné à être mieux développée dans le film.
La relation entre Javed et son père aurait dû être mieux mise en avant, parce que c’est sur ce terrain que le film devient réellement intéressant.
Au lieu de ça on se perd avec un voyage aux Etats Unis sans intérêt et des chansons de Bruce Springsteen pas toujours mises en valeur.
Le plus gênant c’est sans doute qu’on ne croit que moyennement à la plupart des acteurs: ils sont bien gentils mais pas toujours bons, de sorte qu’on a souvent l’impression de passer à côté de quelque chose.


Le film plaira sans doute davantage si on est déjà fan du boss, dans le cas contraire il ressemblera à une comédie pas drôle, un drame pas émouvant (ou si peu), une comédie musicale trop plate et un non-hommage musical.


Comme quoi les mélanges ce n’est pas toujours un bon plan.

iori
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le 14 oct. 2019

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