17 ans après l’excellent “Joue-la comme Beckham”, la réalisatrice Gurinder Chadha décroche les crampons en laissant de côté l’univers émancipé du foot féminin pour les besoins d’un nouveau “Feel Good Movie” intitulé “Blinded By The Light”. Avec comme fil conducteur l’univers musical du “Boss” (Bruce Springsteen), le long-métrage s'intéresse au jeune Javed Khan (Viveik Kalra), adolescent d’origine pakistanaise, dont la musique de Springsteen sera pour lui, bien plus qu’une révélation, à savoir, une véritable religion. Dès le générique du début, le spectateur remonte le temps avec une certaine nostalgie ou du moins une nostalgie certaine (enfin le spectateur quarantenaire), au son de "It’s a sin" des Pet Shop Boys, l’un des groupes phare du “Synth Pop” des eighties. Le récit se déroule en 1987 dans l’Angleterre de Margaret Thatcher. Même si la musique nous rappelle d’excellents souvenirs, la réalisatrice, grâce à des images d’archives, met l’accent sur la crise économique de l’époque et sur les tensions raciales qui déchirent le pays. Dans ce contexte social explosif, le film se situant dans la grande banlieue londonienne, suit le quotidien d’un jeune adulte, poète à ses heures perdues, qu’une rencontre musicale viendra complètement chambouler. L’univers familial, les traditions, l'intégration, l’amitié, et même l’amour sont passés au crible avec une finesse d’écriture incroyable et un optimisme déroutant. A la vision de cette existence transformée en un véritable parcours initiatique, on ne peut s’empêcher de penser au récent "Yesterday" de Danny Boyle, mais aussi à “The Commitments” d’Alan Parker, “The Full Monty” de Peter Cattaneo, “Brassed Off” (“Les Virtuoses”), de Mark Herman et bien évidemment à “Billy Elliot” de Stephen Daldry. “Blinded By The Light” s’impose d’emblée en digne successeur d’un certain cinéma british dans lequel la comédie, le drame social et la musique ne sont qu’une seule et même entité.

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le 19 nov. 2019

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