My Dear Enemy
7.3
My Dear Enemy

Film de Lee Yoon-Ki (2008)

Normalement, devant ce genre de film, j'arrête le visionnage au bout d'une dizaine de minutes. Mais, ici il s'est passé un phénomène étrange : les deux heures sont passées très vite, et je me suis surpris à regarder combien de temps il restait, non pas par ennui, mais parce que je ne voulais pas que cette histoire se termine.


Une jeune femme retrouve son ex et lui demande de lui rembourser 3 500€ après que celui-ci soit parti sans laisser de traces il y a 1 an (sympa comme copain). Comme il est fauché, il lui promet de la rembourser aujourd'hui en rencontrant diverses connaissances. Elle décide de l'accompagner, car elle n'a pas confiance en lui.


Drôle de point de départ pour un film axé sur les relations entre deux personnages. La jeune femme est en colère et veut retrouver son argent. Elle a réussi, paraît très froide alors que lui est un jeune homme fauché, trop optimiste et pourrait paraître très agaçant ... Les rendez-vous avec les anciennes relations du jeune homme vont alors dicter la journée qu'ils vont passer ensemble et vont se révéler être intéressants à suivre (pour découvrir une nouvelle connaissance du jeune homme qui connaît décidément beaucoup de femmes).


Tout le film est centré sur le point de vue d'un seul personnage : la jeune femme qui va au fil des divers rendez-vous (re)découvrir l'homme contre qui elle nourrit une grande colère (le remboursement de la dette n'est qu'un prétexte). Pourtant, on ne saura jamais pourquoi ils se sont séparés.


Et c'est là la grande force du film : il est capable de dire beaucoup de choses, sans beaucoup de textes, et a l'intelligence de ne pas tout montrer. Une prouesse due entre autres à deux formidables acteurs : Ha-Jung-Woo déconcertant après avoir endossé un rôle majeur dans le fameux The Chaser et Jeon Do-yeon qui crève littéralement l'écran avec un jeu tout en simplicité, mais qui sonne juste. Tout se joue dans les regards furtifs, les non-dits, l'intonation. Tout paraît si réaliste que je me suis projeté naturellement dans leur histoire, m'imaginant aisément être à la place du jeune homme face à une ex.


Parlons également de Lee Yon-ki le réalisateur, qui arrive à nous montrer une lente évolution dans leur relation (avec encore une grande finesse dans le jeu des acteurs), tout en gardant le même point de vue narratif (la femme), sans pour autant changer le comportement du personnage masculin qui est au centre de la tension entre les deux protagonistes ! C'est brillant.


Je ne parlerai pas de la fin qui est vraiment formidable pour vous laisser le plaisir de regarder le film : sachez juste qu'elle ne vous laissera pas tout à fait indifférent.


Passez votre chemin si vous vous attendez à de longs baisers, ou si vous ne vous êtes jamais retrouvé face à une ancienne relation. Pour les autres, j'espère que vous serez autant touché par le film que j'ai pu l'être.


Un vrai coup de cœur cinématographique !

Elminster
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Top 10 Films et Les meilleurs films coréens

Créée

le 16 août 2018

Critique lue 220 fois

1 j'aime

Elminster

Écrit par

Critique lue 220 fois

1

D'autres avis sur My Dear Enemy

My Dear Enemy
Elvisant
9

Une journée à deux

Grâce au Festival du Film sud-coréen de Strasbourg au Cinéma L'Odyssée, voici une très belle découverte qui m'a permis de me lancer réellement dans le cinéma de ce pays (après avoir vu les très bons...

le 1 déc. 2015

2 j'aime

My Dear Enemy
Elminster
9

My Dear Lost in Translation

Normalement, devant ce genre de film, j'arrête le visionnage au bout d'une dizaine de minutes. Mais, ici il s'est passé un phénomène étrange : les deux heures sont passées très vite, et je me suis...

le 16 août 2018

1 j'aime

Du même critique

Il était une fois dans l'Ouest
Elminster
10

Tu vois, le cinéma se divisent en deux catégories : les oeuvres immortelles et le reste.

Une injustice entoure le genre du western : il a toujours divisé le public. La plupart des intellectuels se moquent de la lenteur des intrigues et de la brutalité des personnages, tandis que le jeune...

le 6 nov. 2023

9 j'aime

5

Slay the Spire
Elminster
7

“La volonté permet d'atteindre le sommet de la cime ; sans volonté on reste au pied de la montagne.”

Découvert par hasard il y a un peu plus d'un an, Slay the Spire était pour moi un titre intriguant, car les rares images que j'ai pu apercevoir montraient un univers de fantasy assez sombre. Le...

le 17 nov. 2022

8 j'aime

Live A Live
Elminster
8

“Chaque époque engendre son héros.”

Les éditeurs prennent parfois des décisions incompréhensibles. Trop souvent, il arrive que de superbes titres (Shining force III, Mother 3, Seiken Densetsu 3, les premiers jeux de la licence Yakuza),...

le 17 nov. 2022

4 j'aime