Nanayomachi
6.4
Nanayomachi

Film de Naomi Kawase (2008)

Le film ne raconte presque rien, un nouveau départ, une fuite. Celle d'une jeune japonaise, Ayako, qui arrive en Thaïlande, à Bangkok. On ne sait pas vraiment pourquoi ni pour combien de temps.
On perçoit juste en filigrane qu'elle laisse son compagnon au Japon.
Elle ne parle ni thaï, ni anglais, elle prend un taxi pour rejoindre un hôtel. Le taxi change de destination et l'emmène au cœur de la forêt, dans une maison où vivent une masseuse, son fils et un ami français.
Eux non plus on ne sait pas ce qu'ils font. L'enfant à semble t'il un père qui vit au Japon. La mère désire faire de son fils un moine.
Comme un Lost in translation, il n'y a pas de vraie communication entre les personnages. Personne ne comprenant la langue de l'autre. A partir de cette situation, confrontation à l'inconnu, autant une langue, un pays, un peuple, des coutumes, Kawase va mettre en place des non dialogues assez fascinants. Chacun déclamant de longs monologues sans retour, car personne ne les comprenant.
Finalement la communication se fera de façon plus sensuelle. Attraper, frapper, effleurer, masser, tout un vocabulaire plus universel.
Le film, solaire, vaporeux, à un parfum de vacances. Tout semble éphémère, la confrontation aux autres, les liens que l'on tisse, l'acclimatation à un milieu inconnu. C'est une échappée.
Kawase est à la limite avec ce Nanayomachi, à la limite du vain, à la limite du travail d'étudiant en cinéma. Pourtant, et malgré quelques défauts, notamment le jeu continuellement faux de Grégoire Colin, c'est rempli de choses sublimes. Comme souvent la cinéaste adopte un traitement aux allures de documentaire, on sent la présence de la caméra. Ca lui permet de filmer à merveille et avec une grande justesse la Thaïlande et de capter des moments incroyables : les marchés de Bangkok, l'atmosphère dans la forêt, les temples, ...
Sans parler de la fin juste sublime, comme ultime échappée après une longue séquence de défilé dansant, on pense à Shara, la caméra avance sur une rivière dans la jungle, accompagnée par un oiseau blanc.
Teklow13
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le 13 juin 2012

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