Sorti en 2006 (à méditer)

Film du maître de l'animation japonaise datant de 1984, Nausicaä aura attendu 22 ans pour sortir en France.
A l'époque on avait que Disney qui sortait des d.a. à travers le monde et on avait eu 3 ans avant Rox & Rouky et 1 an après Taram et le Chaudron Magique.
22 ans c'est long, le cinéma ayant à peine plus d'un siècle. Dans le domaine extrêmement particulier de l'animation c'est encore plus long. Donc oui le film à pris un coup de vieux. Voyons en quoi.

La partie visible tout d'abord. Les graphismes ont vieillis de manière claire et nette avec un graphisme simple et des aplats de couleurs peu travaillés. En bref, peu de textures différentes, peu de détails dans les personnages et des couleurs jolies mais assez monochromatiques. De même l'animation est parfois un peu juste surtout lors des scènes de foule.
Toujours dans la partie visible on pourra pleurer des oreilles en écoutant une bande son résolument années 80...vous aimez les synthés ?

Mais il y a aussi la partie immergée, celle qu'on découvre en voyant le film : le scènar. L'histoire racontée est celle d'une terre ravagée par les hommes où lorsque la nature reprend ses droits c'est en créant une forêt toxique pour tous les mammifères mais pas pour les insectes. C'est dans ce contexte où les royaumes humains se font la guerre que Nausicaä, princesse de la Vallée du Vent, vit.
Donc en l'état on a un scénario plus que moderne, volontairement écolo-warrior, pacifiste et féministe. Ecolo-warrior car le propos du film c'est de dire que la terre dans les mains des hommes court à sa perte et que même s'ils s'en rendent compte ils gâcheront tout. Pacifiste car les personnages à qui on s'identifie ont tous cette dynamique d'essayer de résoudre les conflits et aussi par ce plan (typiquement japonais pourrait on dire) d'une arme destructrice qui tue sans distinction (et qui est représenté par une explosion en « champignon »). Féministe parce qu'outre le fait de proposer un personnage féminin en héroïne, celle-ci est un leader qui prend des décisions intelligentes, qui donne de sa personne, qui va au charbon et surtout on voit à plusieurs reprise que ce sont majoritairement les personnages féminins qui tirent l'humanité vers le haut (même si des exceptions apparaissent dans les 2 sexes...avec cet art des personnages humains et ambigus qu'à Miyazaki).

En résumé le film à beau avoir des rides, il a encore la langue bien pendue !

[On pourra néanmoins lui préférer sa version papier, plus longue et plus riche surtout en ce qui concernent les personnages]