Le plus original dans Never grow old, et ce qui lui donne un certain cachet, ce sont les paysages du tournage au Conemara et au Luxembourg qui offrent un cadre assez inhabituel à un western. Autres bonnes idées : celle de l'époque, avant la guerre de Sécession, et le choix d'un croque-mort comme protagoniste principal, parti d'Irlande comme un véritable migrant, au moment de la Grande Famine. Un soin tout particulier a également été apporté aux costumes et on ne peut reprocher au film de manquer d'authenticité et de réalisme. En revanche, le scénario est plutôt décevant, livrant l'éternel combat du bien contre le mal avec des péripéties somme toute prévisibles et des méchants à la limite de la caricature, malgré prestation saisissante d'un John Cusack méconnaissable. A cela s'ajoute évidemment une violence éruptive, traitée de façon démonstrative, manière d'aller vers la tragédie grecque. Mais l'on sait bien que là où il y a de la géhenne, il n'y a pas toujours du plaisir. Et puis, hélas, la psychologie des personnages est relativement peu fouillée ou alors basique, notamment celle du personnage principal, joué avec fadeur par Emile Hirsch, très spectateur des événements, au contraire de son épouse, incarnée par Déborah François, nettement plus convaincante mais pas suffisamment présente à l'écran. Le spectacle proposé par Never grow old n'a rien de déshonorant, constituant le premier film vraiment ambitieux de l'irlandais Ivan Kavanagh, qui a déjà tourné 5 longs-métrages auparavant, mais il lui manque peut-être un savoir-faire, de l'humour ou une plus grande connivence avec le genre pour égaler Robert Altman, par exemple, puisqu'il semblerait que cela soit la référence avouée du cinéaste.

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le 8 août 2019

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