Michael Bay nous étonnera toujours, enfin non peut-être pas « toujours » car c’est un grand mot, celui-ci ne nous ayant rien fourni de réellement bandant depuis son Armageddon. A l’inverse de Transformers le réalisateur en revient à un budget bien moindre (26 millions de dollars) et il nous prouve que malgré tout, même sans explosions en flux continu il est capable d’offrir un spectacle qui en fout plein la gueule, en plus d’être âprement crétin.
L’histoire de ce biopic est aussi débile qu’atypique, se centralisant sur des personnages hauts en couleurs, rendant le genre bien plus intéressant que le morne My Week with Marilyn et autres réalisations trop académiques. Ici on suit trois veaux gonflés aux stéroïdes qui n’ont qu’une seule ambition, s’en mettre plein les poches et vivre le rêve américain. Bay choisit donc à l’inverse de ses précédentes réalisations de se mettre du côté des méchants, et accessoirement, faire passer les flics pour une bande d’incompétents, surtout lorsque ceux-ci sont incapables d’arrêter des idiots notoires.
Pas déstabilisé par son budget, Bay enchaine les scènes d’action rondement menées aussi bien qu’il découpe le montage et sublime le tout par quelques effets bien trouvés (le ralenti sur la tronche de Tony Shalhoub est hilarant, au point que l’on aurait presque aimé voir ce passage en 3D, sans oublier un incroyable plan-séquence lors de l’une de leurs tentatives d’arnaque). L’écriture et le choix des rôles sont également de choix, avec un Mark Wahlberg génial en « cerveau » des opérations, Dwayne Johnson renoue quant à lui avec son personnage idiot de Southland Tales, et pour finir Anthony Mackie, un sidekick black qui pour une fois n’est pas stéréotypé et agaçant comme peut l’être un Martin Lawrence, incarnant à lui-seul tous les effets secondaires des stéroïdes. Tony Shalhoub, comme dit plus haut, est également de la partie, et après presque une décennie à nous avoir fait chier avec Monk, il redevient la belle petite salope qu’il était dans Men In Black, un rôle dans lequel il excelle toujours autant (ou plutôt à nouveau). Pour finir, Ed Harris vient apporter son nom prestigieux, mais malheureusement c’est à peu près tout ce qu’on lui a demandé, la narration se concentrant davantage sur le trio et laissant assez peu de place à l’enquête; dommage, car cela empêche une piste d’être davantage exploitée, à savoir la chasse à l’homme.
Michael Bay renoue, malheureusement temporairement (Transformers 4 arrive), avec un genre qui l’avait rendu célèbre, l’actioner puissant, drôle et jubilatoire. Au-delà de cela il réussit à rendre le genre biopic bien plus intéressant que ce que l’on peut voir en salles et cela grâce à une histoire abracadabrante et par moment érodant ça et là le drapeau américain, ce que jusqu’ici le réalisateur n’avait jamais fait.
SlashersHouse
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le 29 août 2013

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