[Critique cinéma] No pain no gain de Michael Bay

Un film de Michael Bay avec plein de gros bras sur l’affiche ? Certes la libido de Céline Online grimpe en flèche mais cinématiquement parlant, cela n’envisage rien de bon. Bon ok, regardons quand même de plus près : pas de robot et de budget faramineux. Humm, peut-être que No pain, No gain vaut finalement le coup d’œil. Céline Online s’est donc laissé tenter et elle a bien fait…

À Miami, Daniel Lugo, coach sportif, ferait n’importe quoi pour vivre le « rêve américain » et profiter, comme sa clientèle fortunée, de ce que la vie offre de meilleur. Pour se donner toutes les chances d’y arriver, il dresse un plan qui au premier abord semble simple : enlever un de ses plus riches clients et lui voler sa vie. Daniel embarque avec lui deux complices, Paul Doyle et Adrian Doorbal, aussi influençables qu’ambitieux. Mais rien ne se déroule jamais comme prévu…

No pain no gain, c’est l’histoire vraie d’un mec…
Le plus incroyable avec No pain no gain est son scénario tiré d’une histoire « 100% pure vérité ». Parole de Céline Online, quand vous verrez le film, vous aurez réellement du mal à y croire tellement c’est hallucinant. Ce n’est pas sans raison qu’au climax du film, Michael Bay nous fait une piqûre de rappel : tout est vrai !
A l’origine du projet en 2000, il y a deux scénaristes (Christopher Markus et Stephen McFeely) qui découvrent une série d’articles publiée par Pete Collins dans le Miami New Times. Une histoire aussi dingue mérite de s’y attarder. A Hollywood, seul Michael Bay le fera. Il leur aura fallu plus de 10 ans pour que le scénario soit enfin finalisé et mis en images. Dix ans, ça en fait du temps et cela nous prouve que Bay tenait absolument à nous raconter quelque chose. Car oui, avec No pain no gain, le réalisateur nous raconte enfin quelque chose dans un de ses films !

Petite anecdote vérité : lors du jugement du trio, les numéros de série d’implants mammaires ont servis à identification d’un corps. Une première dans l’histoire des Etats-Unis d’Amérique.

Un film boosté aux testostérones made in US
Mais plus qu’un des films d’action auquel Michael Bay nous a habitué, No pain no gain est une véritable et jouissive comédie noire qui nous entraine dans le plus profond des chaos. La réalisation nous rappelle ses débuts avec Bad Boys, l’inspiration des meilleurs films des frères Cohen en plus. Pour dire la qualité et la maturité de cette œuvre.

Céline Online_No pain no gain, de Michael Bay avec Mark Wahlberg et Dwayne JohnsonCar derrière tous ces gros bras, No pain no gain traite tout simplement de l’American dream et de sa totale perversion. La vision de Daniel Lugo (joué par Mark Wahlberg) est d’un côté personnelle : belles filles, voitures luxueuses, grande maison avec barbecue dernier cri et surtout, un corps musclé… mais d’un autre côté, très clichée dans une société où la consommation est reine, la valeur des choses à bien changée. Tony Shalhoub (qui joue Adrian Doorbal) en parle d’ailleurs très bien : » cette culture nous amène à nous comparer sans cesse à notre voisin et si ce voisin semble avoir plus que nous, on en arrive toujours à se demande « Pourquoi lui et pas moi ? « . Nous sommes bien loin du principe de prospérité de base, où le travail acharné était le seul chemin pour accéder à l’American way of life. Daniel Lugo et ses deux acolytes préféreront prendre des raccourcis douteux et succomber à toutes les tentations.

Michael Bay n’est pas pour autant lourd de morale. Le réalisateur parle d’une « expérience récréative », avec un film à « taille humaine ». No pain no gain avec son « petit » budget de plus de 20 millions de dollars n’a effectivement rien de comparable avec ses derniers films. Une liberté et une énergie qui se ressentent à l’écran. L’image est travaillée, aussi bien esthétiquement que techniquement. La construction scénaristique aidée des voix-off est originale et comique. Quoi de mieux que d’être dans la tête des protagonistes pour comprendre (du moins essayer) tous leurs faits et gestes ? Enfin, le casting est impeccable (et pas que physiquement) avec des personnages remarquablement bien écrits. Mark Wahlberg, Dwayne Johnson et Anthony Mackie donnent un côté sympathique à ces trois kidnappeurs amateurs. Ils offrent à leurs personnages une palette de nuances maîtrisée, passant du pathétique au méprisable. Le trio d’acteurs n’a jamais été aussi excellent que dans l’autodérision (OMG Johnson dans Southland Tales).

En parallèle et tout en contraste, Tony Shalhoub (le riche kidnappé) est exécrable avec sa confiance et son argent qui dégouline. Mais les rôles secondaires ne sont pas en retrait pour autant. Rebel Wilson et Ken Jeong sont hilarants, tout comme la magnifique Bar Paly qui illumine la pellicule. Tous sont des représentations secondaires de ce fameux rêve américain.

No pain no gain est indiscutablement le film à voir en cette rentrée 2013-2014. Pendant un peu plus de 2 heures nous prenons notre pied devant cet excellent et intelligent divertissement. En effet, nous restons finalement assez perturbés par autant de stupidité humaine et des proportions que celles-ci peuvent prendre. No pain no gain nous rappelle une morale universelle : à trop en vouloir, nous risquons de se brûler les ailes. Et vous, que seriez-vous prêt à faire pour réussir ?
Celine_Online
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le 9 oct. 2013

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Céline Online

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