Pour mener à bien sa vision du mythe de l'Arche, Aronofsky met les petits plats dans les grands et invoque la grosse machine hollywoodienne. En résulte NOAH, fresque biblique flirtant avec la fantaisie, multipliant les images iconiques et les morceaux épiques, puis s'enfermant progressivement dans un drame familial intime et viscéral. Alors que la noirceur de l'Homme croît frustré face au silence du Ciel, l'épopée vire à la tragédie, féérique et brutale, son souffle emportant le blockbuster contemporain sur un sillon anti-spectaculaire et risqué, la barque parfois vacillante, vers une conclusion propre mais toute en ambiguïté. Une belle réussite à l'ampleur louable.