Quelle déception que ce film pourtant encensé par la critique, et estampillé du nom de Tim Burton, ici producteur. Et de fait, citer qui que ce soit en sa qualité de scénariste eut été ridicule, personne ne semblant avoir écrit Nine.

Aucune progression, aucune construction, une histoire écrite au fil de la plume, où tout problème se voit résolu par un Deus Ex Machina simpliste et où les quelques 'idées' (le fascisme ça craint et gardons nous des dérives technologiques) qui y transparaissent sont aussi éculées que les dialogues. Mais comment écrire un échange un tant soit peu consistant - tout au moins, qui ne soit pas complètement ridicule - quand la psychologie des personnages est inexistante ?

Nine suit Nine, personnage qui n'est différencié de ses 8 prédécesseurs que physiquement, et pour qui tout attachement émotionnel est donc impossible. D'autant plus qu'il est le seul déclencheur des événements, que son seul but est de réparer ses propres gaffes et que la seule 'chute' s'avère être la mise en lumière d'un élément appréhensible dès le début. Il n'y a donc, et c'est le défaut "One" du film, absolument aucun enjeu, à l'inverse de ce que promettaient les affiches mensongères placardées dans toute la capitale.

Pas de personnage, pas d'écriture, pas d'enjeu, l'équation est simple : rarement je me serai ennuyée à ce point devant un écran, et la magnificence des images n'y aura rien changé. A la manière de McG pour Terminator 4 (dont Nine pompe sans vergogne les thèmes) Shane Acker nous sert une parfaite technicité au service du vide.

Alors certes on y verra une métaphore de toute façon à peine déguisée de la 2de guerre mondiale (jusqu'à Numéro 1 et ses faux airs de Pie XII) mais qui ne soulève absolument rien. On ne fera qu'enchainer les scènes d'actions grandiloquentes sans que les rares éléments scénaristiques apportent quoique ce soit à une vision d'ensemble impossible à se faire. On ne comprend rien, parce qu'il n'y a rien à comprendre. Car ce n'est pas que 'Nine' ne donne aucune réponse, mais bien - et c'est tellement plus triste - qu'il ne pose aucune question.
Julie_D
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Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Le budget scénario de ce film a du être détourné par un Woerth.

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le 2 juil. 2010

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Julie_D

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