Un certain charme pour les amateurs de séries Z fauchées à la limite du nanar.

Après une tentative de suicide manquée, Nora (Kathleen Crowley) se réveille dans une ville totalement désertée, sans eau, ni gaz ni électricité. Elle croise néanmoins un autre survivant nommé Franck (Richard Denning), ainsi qu'un couple (Virginia Grey Et Richard Reeves). Ils réalisent petit à petit qu'ils sont les seuls à avoir été oubliés suite à l'évacuation de Chicago. Une armée de robots attaque alors…

Objectif Terre est une série Z tournée en sept jour avec un budget ridicule de 85000 $ et destinée à être projetée en double programme dans des drive-in.

Le film commence plutôt bien et de manière très classique avec une jeune femme qui découvre progressivement que sa ville est totalement désertique. Comme le budget ne permet évidemment pas de montrer une armée de robots, le réalisateur se rabat sur une description un peu plus fouillée que d’habitude de la psychologie des personnages : une jeune femme dépressive et suicidaire, une intrigue amoureuse, un couple où chacun ne peut se passer de l’autre tout en se chamaillant sans cesse et, comme c’est encore insuffisant pour faire du métrage et surtout de l’action, il fait intervenir un malfrat tueur plus ou moins psychopathe.

De l’armée de robots suggérée par le scénario et l’affiche, nous n’en verrons qu’un et c’est là que les choses se gâtent et que le film plonge franchement dans le nanar. Car nous sommes ici en plein dans le « craignos monsters » selon l’expression de Jean-Pierre Putters. Le robot est franchement ridicule, il s’agit d’un acteur qui porte un costume constitué de plaques d’aluminium ou de cartons recouverts de peinture d’aluminium et qui, de ce fait ne peut se mouvoir que bien lentement. Il n’apparait en action que quelques minutes dans le film.

Tout cela ne suffisant toujours pas à atteindre un métrage décent nous avons droit à de longues discussions entre militaires (un des fléaux de ce genre de films), une floppée de stock-shots (armée en campagne, radars, avions…) et, last but not least, à de longues séquences où des militaires examinent un robot qui a été capturé pour comprendre son fonctionnement et pouvoir ainsi détruire les autres. Tout cela se déroulant dans un laboratoire militaire ridiculement cheap vu que l’enjeu est tout de même de sauver le monde !

Bref, un film qui sera insupportable à tout spectateur sain d’esprit mais qui aura tout de même un certain charme pour les amateurs de séries Z fauchées à la limite du nanar, séries Z typiques des années 50.


Jean-Mariage
4
Écrit par

Créée

le 27 avr. 2024

Critique lue 3 fois

Jean-Mariage

Écrit par

Critique lue 3 fois

D'autres avis sur Objectif Terre

Objectif Terre
Jibest
4

L'horrible robot

Puisqu'un membre de SC offrait de voir sur son compte Youtube des vieux films de SF des années 50, je me suis dit : Pourquoi pas? En commençant le film je me suis dit que le réalisateur était...

le 16 août 2015

2 j'aime

Objectif Terre
Jean-Mariage
4

Un certain charme pour les amateurs de séries Z fauchées à la limite du nanar.

Après une tentative de suicide manquée, Nora (Kathleen Crowley) se réveille dans une ville totalement désertée, sans eau, ni gaz ni électricité. Elle croise néanmoins un autre survivant nommé Franck...

le 27 avr. 2024

Du même critique

Le Gai Savoir
Jean-Mariage
9

Chef-d'œuvre.

Ce film inaugure la « période Mao » de Godard et son entrée dans l'anonymat du cinéma militant, dont il ne sortira que des années plus tard. Filmés sur fond noir (la photo et les couleurs sont...

le 17 janv. 2017

10 j'aime

La Prison
Jean-Mariage
8

Premier "vrai" Bergman et petit chef-d'oeuvre.

La prison est le sixième film réalisé par Bergman, alors quasiment inconnu, mais on peut considérer qu’il s’agit du premier « vrai » Bergman, puisque les cinq films précédents étaient des films de...

le 25 mars 2020

9 j'aime

2

Un vrai crime d'amour
Jean-Mariage
8

Roméo et Juliette en mode prolo.

Finalement, c’est l’éternelle histoire de Roméo et Juliette. Ici, vraiment tout les sépare : leur mentalité, leur famille et, d’une manière qui s’avère radicale, l’exploitation capitaliste. Luigi...

le 20 févr. 2020

7 j'aime