Si le genre science fiction a offert au grand écran quelques bijoux (Star Wars, Blade Runner, 2001, pour ne citer qu'eux) il a tendance, depuis une dizaine d'années, à péricliter. En se prenant trop au sérieux, en tentant des histoires trop complexes, plusieurs films se sont lamentablement vautrés. Joseph Kosinski peut être cité parmi les responsables, avec le décevant Tron : l'héritage. Le voici pourtant de retour pour adapter son propre roman graphique.

Et rapidement, la principale scorie du film saute aux yeux du spectateur. La réalisation. Lourde, bancale, clichée, elle tente vainement de dynamiser une action plutôt molle par ailleurs. En visant le grandiose, en tentant de donner vie à ses dessins, Kosinski se plante lamentablement. D'autant que l'univers en lui même est loin du post-apocalyptique à la Mad Max. On se retrouve pris entre des bâtiments aseptisés et froids et des décors de désolation trop propres pour convaincre.

Dans cet univers vide déambule un Tom Cruise habitué au genre grâce à tonton Spielberg (Minority Report et La Guerre des mondes) qui nous offre à contempler, comme trop souvent ses derniers temps, son torse nu et ses expressions classiques. A ses côtés, Olga Kurylenko s'en sort honorablement dans un rôle très secondaire. En revanche, on se demande bien ce que Morgan Freeman est venu faire dans cette triste histoire.

Car non, le scénario ne parvient pas à rattraper le film. On sent bien le potentiel, et on a presque envie, après coup, de lire le roman graphique. Mais ici, peut être par la faute de l'adaptation, on se perd dans les méandres d'une histoire trop molle. On passera outre les traditionnelles incohérences souvent associées au genre, mais le fond est parfois perturbant, et le final tombe comme une guillotine sur le cou d'un spectateur lessivé après ces deux heures de film grandiloquent.

Trop ambitieux, peut être, trop arrogant dans sa mise en scène, trop irritant pour convaincre (cette musique...mon dieu mais qu'est ce que c'est que cette musique?). Oblivion tombe comme une cerise pourrie sur le gâteau indigeste de la science fiction moderne. Avec la vague de films de genre qui s'annonce, souhaitons qu'un réalisateur au moins puisse relever le niveau...
Hyunkel
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le 13 avr. 2013

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