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Dieu que tout cela apparaît désuet, empesé, en un mot ringard.
Bien sûr, il faut tenir compte du contexte, et de l'époque de sortie du film de Jean Delannoy, mais on comprend mieux l'exaspération des jeunes loups de la Nouvelle Vague (encore en gestation) face à ce type de productions amidonnées qui sentent le formol.
Cela dit, tout n'est pas à jeter dans "Obsession", à commencer par son magnifique Technicolor aux couleurs chatoyantes, encore rare sur les écrans français en 1954.
Cette esthétique raffinée vient souligner la mise en scène soignée de Delannoy, très académique certes, mais non dénuée de charme et d'efficacité.
Certains décors de studio sont superbes, comme l'auberge sur le port de Rouen.
On pourra également mettre en évidence la pléiade de seconds rôles qui composent la distribution, à l'image de Jean Gaven en acrobate enjoué, Albert Duvaleix en producteur de spectacle, Robert Dalban en inspecteur de police retors, mais aussi Marthe Mercadier, Olivier Hussenot, Jacques Castelot, Louis Seigner, Dora Doll…
En terme d'interprétation, le problème vient paradoxalement des deux vedettes de cette production franco-italienne : la prestation figée du beau Raf Vallone ne m'aura pas convaincu, tandis que Michèle Morgan m'aura pratiquement gâché le visionnage.
Il faut dire que je n'ai jamais été fan des "plus beaux yeux du cinéma français", mais ici son jeu compassé, ses expressions affectées, ses poses artificielles m'auront agacé tout au long du film, d'autant que les dialogues souvent insipides ne lui sont d'aucun secours.
Quant au scénario de cette tragédie criminelle, davantage orienté drame sentimental que polar, il n'est pas pire qu'un autre, mais repose beaucoup trop sur l'incapacité de ce couple de grands amoureux à simplement échanger deux phrases. Seule leur incommunicabilité totale, bien pratique, permet d'échafauder cette histoire larmoyante, adaptée d'une nouvelle de l'écrivain américain William Irish.
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Créée
le 22 nov. 2019
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