Excès d'optimisme.

Odette Toulemonde signe les débuts comme réalisateur du romancier Eric-Emmanuel Schmitt, avec quand même ces deux poids lourds que sont Catherine Frot et Albert Dupontel. Je ne connais pas les romans qu'il a écrits, mais s'il y a autant de guimauve, j'ai peur de m'en mettre les doigts.
La première joue une mère de famille, veuve, dont ses enfants vivent à ses crochets ainsi que le petit ami de sa fille. Mais elle garde envers et contre tout un optimisme à toute épreuve, une bonne humeur qui fait qu'elle est appréciée de tout le monde ; c'est surtout du à la lecture des romans de son auteur préféré, joué par Dupontel, à qui elle va écrire pour lui dire à quel point son œuvre a changé sa vie.

Dans un univers coloré qui fait d'ailleurs penser à Amélie Poulain, on assiste tout de même à un spectacle d'une rare niaiserie, d'une gentillesse telle qu'on espère qu'un mec va venir tronçonner tout le monde. Alors, pour montrer à quel point Catherine Frot est heureuse, le réalisateur la filme en train de flotter, comme le montre l'affiche. Ou alors, elle semble presque dans des humeurs orgasmiques qu'elle chante du Joséphine Baker, une autre de ses passions. Mais l'actrice n'est pas en cause, car elle parvient à rendre parfois touchant le personnage en parlant de ses quelques fêlures, en particulier la disparition de son mari. Alors que Dupontel semble se rendre compte peu à peu du piège dans lequel il est tombé tant il a l'air contrit de se trouver là.
On retrouve aussi Jacques Weber en critique littéraire ainsi qu'Alain Doutey en agent, mais à mes yeux, ça reste consternant, et qui n'a pas l'orteil d'une idée de mise en scène, car tout ce qu'on voit a été vu ailleurs. La lévitation dans la série Ally Mc Beal, la scène de comédie musicale dans les publicités d'Etienne Chattilez et le dernier plan qui est la reprise de l'affiche iconique de La barbe à papa.

Quand on vous dit que la vision de certains films devraient être remboursés par la Sécurité Sociale...