Joe D'Amato de son véritable patronyme Aristide Massaccesi est l'une des grande figure du cinéma bis italien des années 70/80 avec près de 200 films au compteur, même si la moitié sont des pornos tournés en fin de carrière à partir du début des années 90. Le réalisateur né à Rome en 1936 et décédé au même endroit 63 ans plus tard s'est frotté à quasiment tout les genre du cinéma populaire italien comme le western, le peplum, l'érotisme, le fantastique, le film de guerre, le giallo, l'horreur, le post apo, le film de cannibales, le cinéma d'aventures et la comédie polissonne ou non ; il n-y a guère que le poliziottesco qui manque à son impressionnant tableau de chasse. J'étais donc très curieux et enthousiaste à l'idée de découvrir Omega Rising : Remembering Joe d'Amato, documentaire de Eugenio Ercolani et Guiliano Emanuele retraçant potentiellement la vie et la carrière du cinéaste.


Globalement Omega Rising – En Souvenir de Joe d'Amato est plutôt une déception et ceci pour plusieurs raison. La première, même si c'est peut être un choix assumé de la part des deux réalisateur, c'est l'absence presque totale d'images de Joe d'Amato lui même. Être à la fois le cœur et le grand absent du film est assez étrange et paradoxale et j'aurai personnellement beaucoup apprécié de voir des images et des extraits de tournage ou d'interview du réalisateur en personne. Autre déception, le film semble faire comme si la carrière de Joe d'Amato débutait autour du milieu, voir de la fin des années 70 en occultant totalement ses premiers films parfois tournés sous pseudonymes ou de façon anonyme. Pas un mot donc sur les quelques westerns qu'il tournera au début des années 70 (Le Colt Était Son DieuUn Bounty Killer à Trinita) , pas plus que sur son giallo La Mort A Souri à L'assassin avec Klaus Kinski et fatalement strictement rien ou presque son son enfance, sa formation, son parcours et ses influences. Le film se contente presque de l'évocation de quelques œuvres emblématiques de Joe d'Amato en tant que réalisateur avec Blue Holocaust, Horrible, Anthropophagous, Sesso Nero, Emmanuelle Chez Les Cannibales, La Nuit Fantastique des Morts Vivants et d'autres plus dispensables comme Frankenstein 2000 Ritorno Dalla Morte (1992). La carrière de Joe d'Amato en tant que producteur sera aussi évoqué par le prisme de quelques films seulement comme l'inénarrable Troll 2, La Maison du Cauchemar ou le Bloody Bird de Michele Soavi … Sans forcément faire un tour d'horizon complet de la filmographie hors cinéma X du réalisateur romain, on reste franchement sur sa faim à revisiter ses grands classiques et en ne découvrant pratiquement rien de nouveau. Même des films tels que 2020 Texas gladiators , Le Gladiateur du Futur ou Ator sont à peine évoqués, vraiment dommage.


Fort heureusement il reste tout de même quelques bonnes raison de découvrir Omega Rising – En Souvenir de Joe d'Amato à commencer par le portrait touchant du bonhomme qui se dégage des différentes personnalités interviewées pour le film. Sans langue de bois et avec beaucoup de sincérité George Eastman , Michele Soavi, Claudio Fragasso, Mark Shannon ou Al Cliver dresse un portrait parfois assez contradictoire du réalisateur. Par exemple si certain le trouvait très bon directeur d'acteurs, d'autres affirmeront qu'il n-y prêtait guère attention sur un tournage ; le réalisateur se retrouve aussi décrit comme un artiste voulant surtout et avant toute chose faire des films mais aussi comme un artisan voulant faire de l'argent . Tous en revanche s'accorde pour décrire un type adorable, drôle, fidèle, humble et chaleureux capable de provoquer l'hilarité lors du tournage d'une scène de cul et mettant un point d'honneur a traiter d’égalité la vedette du film comme le petit électricien. Les anecdotes sont nombreuse et parfois assez amusantes et il se dessine le portrait d'un type globalement assez adorable et qui finira quasiment sur la paille suite à la mort du cinéma de genre italien, ce qui le condamnera à tourné des pornos à la chaîne pendant près de de dix ans.


Omega Rising – En Souvenir de Joe d'Amato est donc un documentaire qui met en lumière la richesse du bonhomme mais fait bien trop d'impasse sur son travail de réalisateur pour ne pas être globalement décevant. Peut être que l'autre documentaire intitulé Inferno Rosso : Joe d'Amato Sulla Via Dell'Eccesso constitue le parfait complément de celui ci, en entendant le film de Eugenio Ercolani et Guiliano Emanuele est loin d'être le documentaire définitif sur ce bon D'Amato. Et puis pour terminer un léger tâcle (une fois n'est pas coutume) à l'éditeur Le Chat qui Fume qui édite le film en Blu-ray dans une copie digne d'un DVD, sans menu, ni bonus (Deux trois bandes annonces de films de Joe D'Amato auraient suffit) et même si le film est vendu à prix réduit ça reste une déception qui s'ajoute à celle du film en lui même.

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le 5 août 2023

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Freddy K

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