La bonne nouvelle, c'est que ce n'est pas trop tard

Ce n'est plus un scoop pour personne, aujourd'hui l'agriculture intensive, les engrais, les pesticides et les méthodes productivistes ont ravagé les sols français.
Partant de se constat («60 % des sols sont morts»), Hélène Médigue rassemble pour son second documentaire des témoignages de tous horizons et de tous bords (de maraîchers, d'acteurs de l'agro et de l'écologie, de deux ministres de l'agriculture), autour d'une récente initiative lancée par Maxime de Rostolan : le concept des "Fermes d'Avenir".
Alarmant certes (le titre est évocateur), mais le film ne sombre pas dans la morosité : au contraire, Maxime nous présente les solutions concrètes d'une agriculture dynamique, responsable, respectueuse de l'écologie et économiquement intéressante pour les agriculteurs.
Pour eux, faire le pas vers une agriculture bio, c'est accepter d'avoir un rendement moindre pendant 5 ans. Mais passé ce délais, les profits deviennent plus importants, le travail de la terre reprend de son sens, l'écologie et la santé sont préservés, et l'agriculture redevient génératrice d'emplois. Le bio, tout le monde est pour, même les ministres. Le problème : les pertes économiques à très court terme, dans une économie où les lobbies sont importants et où l'on a beaucoup de mal à penser long terme.
Sur le plan visuel, les images sont magnifiques. Mention également pour la superbe musique de Christian Olivier (le chanteur des Têtes Raides), douce et entraînante du début à la fin.
Un documentaire nécessaire, et particulièrement instructif (notamment pour nous, bons vieux urbains) qui passe malheureusement à côté de sa sortie en salle... Quel dommage.