Cette critique fait partie de la liste "Looking for Cassavetes".
https://www.senscritique.com/liste/Looking_for_Cassavetes/1594997


Opening Night est une tragédie quant au temps qui passe...
Temps qui nous emmène loin des rivages de notre jeunesse...
Temps qui nous flétrit l'âme et la peau...
Temps qui nous rapproche de l'autre rivage...


Moins définitif que Woman Under The Influence, ce film-ci nous offre quand même une émouvante prestation de Gena Rowlands, dans le rôle de cette Myrtle Gordon terrassée par sa jeunesse perdue.


Mais pas que...


Regard indiscret sur les coulisses du théâtre, Opening Night nous expose sans fard le relationnel très ambiguë entre l'auteur de la pièce, son metteur en scène, son producteur, ses comédiens et bien sûr sa star.


Malgré un début quelque peu longuet à démarrer, c'est encore une fois la prestation de la formidable Gena qui attire tous les regards et lance le film sur les rails, bien soutenue par un excellent Ben Gazzara en chef d'orchestre à fleur de peau et par un Cassavetes en second rôle quelque peu aigri.


Tout commence par la rencontre de Myrtle et Nancy, fan ultime s'il en est. Malheureusement, celle-ci meurt accidentellement quelques minutes après, ce qui secoue durablement Myrtle.
Outre cette mort choquante, la star du théâtre a reconnu quelque chose d'elle-même en cette jeune femme si belle et si fraiche.
Développant une quasi-obsession quant à cette inconnue, Myrtle se met à la voir au travers d'hallucinations persistantes et troublantes. C'est pas tant par empathie que par un certain reflet d'une version plus jeune d'elle-même.


Refusant de s'avouer son âge -que nous ne saurons jamais- Myrtle saborde ses répliques en improvisant hardiment, se justifiant que la pièce a été écrite par une "vieille femme" pour une "vieille femme".


Son entourage immédiat tente de la remettre sur la voie de la raison, mais en pure perte.


Le soir de la première (d'où le titre Opening Night), c'est une Myrtle vaincue mais pas soumise, qui donnera le meilleur d'elle-même pour son personnage...


Voilà ainsi ma vision personnelle de ce Cassavetes, véritable ode au temps qui passe...


"Miroir, miroir, suis-je toujours la plus belle?"
"A toi de décider, ma Reine..."

Franck_Plissken
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Looking for Cassavetes. et Les meilleurs films avec une héroïne

Créée

le 4 mai 2016

Critique lue 299 fois

4 j'aime

6 commentaires

The Lizard King

Écrit par

Critique lue 299 fois

4
6

D'autres avis sur Opening Night

Opening Night
Sergent_Pepper
8

Une femme sans influences

Quelque soit son sujet, Cassavetes ne déroge jamais, au fil de sa filmographie, à une ambition de plus en plus précise : celle d’un portrait obsessionnel. Alors que ses premiers films s’attachaient...

le 17 mai 2015

41 j'aime

Opening Night
EIA
10

Miroir, miroir ( critique fleuve)

AVEC DU SPOIL DEDANS Un film qui m'a intéressée sur plusieurs points. Une réflexion sur la condition d'actrice, d'abord. Il n'est pas facile de vieillir quand on est une femme. Il l'est encore moins...

Par

le 13 juil. 2013

28 j'aime

20

Opening Night
Fatpooper
5

Un égo gros comme ça

John Cassevetes, j'ai un peu de mal. Pourtant y a toujours des choses qui me plaisent dans ses films. Mis je ne m'avoue pas vaincu, je verrai ses films que je n'ai pas encore vu. Le scénario m'a paru...

le 22 mars 2015

11 j'aime

Du même critique

Halloween Kills
Franck_Plissken
8

Reflect: The Shape on Myers

Après le succès du H40 (2018), le duo Green /McBride se mirent à l'écriture du chapitre suivant dans l'optique de filmer Halloween Kills et Halloween Ends à la suite, pour économiser les coûts. Mais...

le 15 oct. 2021

34 j'aime

24

Get Out
Franck_Plissken
8

Puppet Masters

Impressionnant... Œuvre maitrisée avec un excellent Daniel Kaluuya sous l’œil avisé de Jordan Peele, Get Out nous plonge très rapidement dans un malaise diffus et ce, dès lors que le couple...

le 11 mai 2017

33 j'aime

22